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Jacques Ars

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Jersey... en Janvier.

 
Ma dernière intervention sur cette page date du 1er sept 2011

PACADIS, Alain. Un Jeune homme chic. Sagittaire, 1978. Le journal du Nightclubber de Libération. Suicidé par son amant. C'est le genre de journal qui, partant d'une culture gay,  vous entraîne dans un autre univers et vous fait découvrir (même moi je suis arrivé un peu après) le monde du Punck, commencé comme le disco et la venue du reggae en 76-77 à Paris. Les années Palace, les année Marie-France (interview p 144), l'inauguration de Beaubourg (p 89), les premières manifs homo à l'Olympique, le 22 04 1977 (p 156), le fringanor, les badges, le pogo, Libération (p 157), Lou Reed rue St Anne (p 152)... Toute ma jeunesse quand cela c'est répandu en Province, en 79, sans doute déjà dépassé, comme cette soirée pitoyablement punck chez Régine en 77 (p 187). Bref tout sur les Dammed, les Clasch, Andy Wharhol, les Ramones...toute une époque, avec même Wayne County, avec les Back Street Boys. "Wayne est un travelo qui est discjockey au Max's à New-York. Son show est composé d'imitation burlesque de Lou Reed, Patti Smith ou des Dolls. Elle arrive sur scène coiffée d'une perruque blonde à la Kim Novak, moulée dans une robe verte complètement en lambeaux et commence avec In the Night time, une version parodique du succès des Electric Prunes, puis elle chante You make me cream in my jeans, très sensuel et sexy, une déclaration d'amour au garçon idéal, et Marijuana Fucked me, un réquisitoire contre la drogue. Elle va ensuite dans les coulisses et revient sur scène couverte de vieux gobelet en plastique, de journaux chiffonnés et de papier chiottes, une vrai poubelle ambulante, pour chanter Toilet Love, sur les attouchements contre nature dans les toilettes : appuie-toi contre la cuvette que je t'encule pendant que la chasse d'eau te douche le visage " (p 116). La réédition de ce livre comprend des photos inédites et des articles qu'il a écrit pour Palace Magazine, et Façade (que je n'ai pas lus).Paris : Denoël X-trème, 2002, 345p.

Livres de cet auteur en vente sur ce site.

PACO. Vivre vite, mourir jeune et faire un beau cadavre. Petit journal sur le sida d'un séropositif, français émigré en suisse, dans les années 1991 et suivantes. La réalité implacable de la mort toute prête, des pages amusantes sur la Suisse (p 60) et le reste de l'Europe. Ses envies de sexe, ses difficultés dans le travail. "(sida). En fait, depuis trois mois, je n'arrive pas vraiment à vivre avec. Je vis contre. Et c'est épuisant. Et cette énergie n'est plus disponible pour le reste ou pour les autres, elle me manque cruellement. " (p 19). Suisse, Editions de l'Aire, 1996, 115p. (30 09 2005)

Livre de l'auteur en vente

PACQ, Hilary. Le Procès d'Oscar Wilde. Paris : Gallimard, 1933.

PRADES, J. Adolescents. (proposé par Aymon de Lestrange, Paris le 27 12 2002, avec cette restriction :
J'ai trouvé cette référence  dans un livre de Louis ESTEVE Les grandes aberrations de l'amour romantique 1923 dans lequel il indique qu'il est paru "il y a une vingtaine d'années".Comme cet auteur ne figure pas à la BN, je me demande s'il n'y a pas une erreur de nom et qu'il s'agit de : Rodes, Jean: Les adolescents, moeurs collégiennes. Paris, Mercure de France
1904. La date, l'initiale du prénom et le titre correspondent).
 

PAGES, Nicolas. Je mange un œuf . Balland, Le Rayon Gay. Les Choses communes. Paris : Flammarion, 2001, 235p.

Livres de l'auteur en vente sur ce site

PAILLOT, François (ou Fortuné ? ). Amant ou maîtresse, ou l’androgyne perplexe. Paris : Flammarion, 1922, 283p.

PALATINE, Princesse. Somptueux témoignage sur le frère de Louis XIV, Monsieur, son mari, homosexuel pétulant.

Lettres françaises / présentées et annotées par Dirk Van der Cruysse.

Madame, Princesse Palatine / par Dirk Van Der Cruysse. La Princesse Palatine, par Arlette Lebigre. Une rude gaillarde, La Princesse Palatine.

Livres de l'auteur en vente sur ce site

PANCRAZI, Jean-Noël. La Mémoire brûlée. Paris : Seuil, 1979, 220p.  Les Quartiers d’hivers. Gallimard 1990, sur le sida.

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PARAMELLE, France – LAGO, Patricia. La Femme homosexuelle. Paris : Castermann, collection « Vie Affective », 1977.

voir à Lago.

PARANT, jean-Luc. La Joie des yeux. Paris : Christian Bourgeois, 1977, 224p.

PARENT-DUCHATELET, Alexandre. La Prostitution à paris au XIXième siècle, (1836) / présenté par Alain Corbin. Paris : Edition du Seuil, 1981, 217p.

PARTISANS.  Revue. Sexualité et répression II avec des articles de Guy Hocquenghem, Aux Pédérastes incompréhensibles, et de Pierre Hahn, La répression des homosexuels en France et idem dans d’autres pays. Juillet-Octobre 1972.

PARTURIER, Françoise. Calamité mon amour. J’ai lu, 1978.

PASCAL, Claire. Blanche ou le murmure de la mer. Edition du Languedoc, 1976. 

PASLE-GREEN, Jeanne - HAYNES, Jim. Hello je t'aime.   Un témoignage très 70 sur la libération sexuelle aux USA. Almonde, 1977.

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PASOLINI, Pier Paolo (1922-1975). En 80, du temps du bar associatif le Tutti Frutti, nous étions très Pasolini, jusqu'à nommer ainsi l'impasse Rallier du Baty à Rennes. De nombreux écrits et études en vente sur ce site.

Le Rêve d’une chose / trad Angélique Levi. Paris : NRF Du Monde entier, 1965, 216p, 118x185. Poésies (1953-1964). Paris : NRF Du Monde entier, 1973, 296p, 140x205. Théorème. Paris : NRF Du Monde entier, 1978, 200p, 140x204. Actes impurs ; suivi de Amado Moi / trad René de Ceccaty. Paris : NRF du Monde entier, 1983, 240p, 140x205. Lettres luthériennes. Douce. Le rêve d'une chose.

Une Vie violente / trad Michel Breitman. Paris, Buchet-Chastel, 1961. Le livre de poche, 19874.

Les Ragazzi / trad. de Claude Henry.   Je n'ai pas encore 40 ans et je me rappelle, enfant à Vannes, ces baraques de bois où s'entassaient les relogés de la guerre avec leurs gosses sales, bohèmes, plus grands et plus débrouillards que nous; la Grande Tartine, vis-tu encore ? C'est dans ce milieu que PPP nous promène, la reconstruction de l'après-guerre, à Rome, ses combines, ses maladies, ses morts, ses troupes de gosses et ses fleuves, lieux de nudité, de calme, de drague, de départ... "voici mon cœur. Je n'ai rien d'autre à donner. Mes yeux sont d'un bleu turquin comme ceux du marin qui croyait que Marx était un apôtre" (p.335). Du Fellini Roma, des enfants d'Agnani. Mais parfois un peu long et lent. Ière édition en français, Poche, 1974.

Référence de lecture : 10/18, 1982 (+ appendice de l'auteur).     Les poches ne sont pas rentrés sur ce site, demandez les !  

L'Odeur de l'Inde. Je ne suis pas un fan des écrits du brillant cinéaste. Ici, est-ce à cause d'une traduction de jeunesse de René de Ceccaty, mais sa description de l'Inde, dans des endroits en plus que je connais, est immonde et ridicule. Un voyage fait dans le luxe d'une compagnie de Moravia qui se gausse avec haine de la misère. C'est réellement barbant. "On voit souvent des choses immondes. La visite de toute une série de temples splendides dans le Sud, de Madras à Thanjavur, une douzaine d'étapes extraordinaires, est altérée par la vue d'une foule qui entoure les temples et que leur dévotion avilit. " (p36). Ah ! Si les pauvres n'existaient pas, comme l'Inde serait belle !! Quant aux bâtonnets d'encens, pourquoi les appeler "des brindilles de pailles parfumées " (p33). Référence de lecture : Denoël, 1984.

L'Expérience Hérétique; langue et cinéma / trad Anna Rocchi Pullberg. Paris, Fayot, 1976. Ecrits corsaires / trad de Philippe Guilhon. Paris, Flammarion, 1976.

Pasolini : chronique judiciare, persécution exécution / dirigé par Laura Betti.Seghers,1979,301p. D'autres ouvrages sont en vente sur ce site.

Mort de Pasolini. Dario Bellezza, 142p, Paris, Persona, 1983.

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PASTEUR, Claude. Le Beau vice ou les Homosexuels à la Cour de France. Une bonne introduction à la petite histoire des cours royales de France, vu du côté pédé, sans prise de tête ni érudition. D’Henri III et de ses mignons :

"Le roy, comme on dit, accole, baise et lèche

De ses poupins mignons le teint frais, nuit et jour ;

Eux, pour avoir de l'argent, lui prêtent tout à tour

Leurs fessiers rebondis et endurent la brêche.

Ces culs devenus cons engouffrent plus de biens

Que le gouffre de Schylle, haï des anciens" ... (p25)

Et c'est du Ronsard, Monsieur !

Puis Mazarin,  Louis XIII et son Cinq-Mars, Monsieur et son chevalier de Lorraine :

« Philippe est mort la bouteille à la main ;

Le proverbe est fort incertain

Qui dit que l'homme meurt comme il vit d'ordinaire,

Il nous montre bien le contraire,

Car s'il fut mort comme il avait vécu,

Il serait mort le vit au cul ». (p 148)

Pour  poursuivre par les chevaliers de la Manchette sous Louis XV, le révolutionnaire Cambacérès qui supprima du code Napoléon le délit d'homosexualité et qui en devenant Chancelier de L'Empire, acquit le surnom de Tante Turlurette. (Voir aussi le bouquin de Bory J.L.). Pas un mot par contre sur le supposé amant de Napoléon lors de la Campagne d'Egypte, le petit Junot. Et l'on finit par ce délicieux Marquis de Custine sous la Restauration. Paris : Balland, 1999.

Livres de l'auteur en vente sur ce site

PASTRE, Geneviève. Enfin, ma chère Geneviève, c'est avec joie que je fais votre petite fiche : Lors des UEEH de Marseille de 2001, dans le grand bordel qu’à été le forum sur la littérature où Dustan faisait son show, vous avez eu cette phrase magnifique sur la littérature : "La littérature c’est le moment où les choses sont trop fortes pour être dîtes, et où il faut les écrire". Vu le bordel, on voyait bien que Dustan, c’était de la littérature… forte !

Pierre éclatée. Ed. St Germain, Miroir Oblique, 1972. Fleur dans le ventre vert. Editions Millas-Martin, 1973. On gaspille l’amarre ici. Editions St Germain des Prés, 1975. Étrange, étranger et prochain, in La Sape, revue poétique, 1976. L’Espace du souffle. Christian Bourgeois, 1977 (réédité aux éditions Geneviève Pastre, Paris, 1990). 7/14/17 ou Architectures d'Éros. Éditions Subervie, Rodez, 1978.    De l’Amour Lesbien. Paris, Pierre Horay, 1980. Octavie, ou la deuxième mort du Minaotaure. Les Octaviennes, 1985 (réédité aux éditions Geneviève Pastre, 1998).Le "je" femme/homme in L'homosexuel/le dans les sociétés civiles et religieuses. CERDIC/CNRS, Strasbourg (colloque), 1985. Fulvie ou Voyage à Delphes. Les Octaviennes, 1986. Athènes et le "péril saphique". coll. Les Octaviennes, 1987.Préludes pour un largo / illustré par Madeleine Scellier. coll. Les Octaviennes, 1988. Trois gorgées du modeste royaume. Ed Geneviève Pastre. Le Nouveau manuel d'orthographe. Les Octaviennes, 1991.Estampes. coll. Les Octaviennes, 1993. Espaces aléatoires. col/. Les Octaviennes, 1993. Trois gorgées du modeste royaume. coll. Les Octaviennes, 1995. Le Bien Aimer. Ed. G. Pastre, 1995.

Homosexualités dans le monde antique : Tome I : Athènes et le péril saphique. Paris, Les Octaviennes, 1987. Tome II : Les Amazones. Editions Geneviève Pastre, 1996, 294p. Athènes et le "périls saphique". Paris, Éditions Geneviève Pastre, 1997.

Une Femme en apesanteur ; Mémoires. Paris, Modernes Balland, 2002, 413p. Bon je suis en train de le lire, mes merci Geneviève de me flatter de la sorte p170 ! (15/08/02)

Voici le petit texte que j'ai fait pour le Pamplemousse de Sept -Oct 2002

« Rares sont les gens qui pensent, depuis Diogène, et osent écarter Alexandre ». (p269)

Il y a bien quatre ans que j’ai commencé ces « humeurs » et j’espère ne pas vous avoir toujours ennuyé. Prêcher dans le désert ce n’est pourtant pas une vocation et je n’ai pour ma part aucun fantasme sur les robes catholiques ni aucun dédain pour les provinciaux et les lesbi-gais ordinaires autrement appelés par certains, le désert.

Mais je suis quand même heureux quand je me sens complètement en phase avec une idée, un comportement, une militance, une vie qui s’exprime, se décrit, se questionne, surtout s’ils émanent d’une « Femme en Apesanteur », une lesbienne toujours dans l’action, la réflexion, la dérision et l’écriture : Geneviève Pastre qui vient de sortir ses Mémoires chez Balland/Moderne, merci parfois Mr Dustan !

Dans ce Marais où il n’y a plus une plume qui ne soit Queer pour vous remâcher les concepts usés de la relation homme/femme, ça fait du bien de se fondre un moment avec une personnalité lesbienne qui mène son petit bonhomme de chemin entre féminisme généreux et lesbiannisme radical, paillette de gais et crasses de « pseudo-outé de droite » ou de sectaires gauchistes, dans un amour toujours étonné de la danse, du théâtre, de la radio, de l’écriture, de l’édition, de la poétique (je sais bien qu’elle préférerait le terme poétance) sans pouvoir, sans dédain, sans oubli ni des autres ni de soi : « Que m’importe pour vivre que nous soyons dix ou douze pour cent de la population, du moment que je pouvais répondre aux questions que je me posais pour vivre. » (p 175).

Il n’y a pas d’angélisme dans une vie pareille, mais le témoignage d’une autre militance sans le poids écrasant du phallocratisme-roi ou la menace de la verge paternelle. Les gais et les hommes en général ont tellement à apprendre là dessus, à comprendre comment tous nos actes et nos actions sont trempés dans le Vir de notre chromosome X, de notre violence, de notre fatuité, de nos guerres…

Nous, les hommes, nous poserons-nous un jour – par les lesbigais ?-, la question de notre oppression, mettrons –nous un doute dans notre virilité si meurtrière ? Assumerons-nous la nécessité d’une réflexion sur l’oppression des femmes ? Pas seulement sur les signes les plus marquants –mais si déjà c’était le cas !-, l’excision, le voile, les conditions sociales et politiques,…, mais aussi au cœur de nos couilles, de notre larynx, de notre cerveau, sur nos misogynies et nos lesbophobies les plus apparentes ou les plus insidieuses ?

Cela fait 25 ans que je suis entré en militance homosexuelle, et j’avoue n’avoir commencé cette réflexion sur moi même qu’il y a que quelques années, en fréquentant les groupes mixtes lesbigais : parce qu’en tant que mâle je suis viscéralement misogyne, et qu’il faut d’abord bien se le dire et en comprendre la pertinence avant de vouloir –sinon pouvoir- changer.

Des écrits comme celui de Geneviève éclaire cette autre vision du monde, ce chemin de joie débarrassé des carcans de l’oppression, un chemin infiniment sensuel, féminin, joyeux et pourtant engagé. « Devant un miroir j’osai me dire, à voix haute : Oui, c’est moi, telle que je me suis faite et même si je n’ai plus le visage lisse des vingt ans, ni la souplesse d’un corps jeune, je peux me saluer avec respect, je me suis battue, je n’ai pas démérité, je suis quitte. Comme j’avais dit à mon amante, aux premières heures si joyeuses et éblouissantes de notre rencontre : « Je peux mourir maintenant, ça m’est égal ». (p 41).

Quelques extraits : « j’aurais vécu un bonheur caché, tranquille, mais je voulais plus ; j’avais éveillé le besoin de savoir et de donner toute sa place à une femme que j’aimais. Le voile se déchira, sec, et pour toujours : il ne servait à rien de louvoyer, de croire qu’on pouvait s’en sortir seul sans ouvrir le débat public, sans vivre frontalement le conflit avec la société, sans analyser et rejeter comme indigne de soi cette masse confuse de faux raisonnement, de sophisme, d’accommodements jésuitiques, ou puisés dans le bon sens populaire bon enfant, « Puisqu’on est faite comme ça ! » que j’ai plus d’une fois entendu. (…) J’avais, depuis toujours, su que j’étais dans le vrai. Je n’avais essayé d’ailleurs (l’hétérosexualité note : JA) que sous la pression générale et je m’étais vite aperçue que l’on m’avais trompée. Au point que j’avais essayé de me tromper sur moi-même. C’est cela que je ne pouvais pardonner à la société. » (p 20). « Je hais la discipline d’un parti, tel que j’en vois fonctionner autour de moi, de tout groupe quand il écrase l’individu, je ne crois pas à un système de pensée qui m’aliène et que je serai chargée d’appliquer, je veux réfléchir librement par moi-même et décider par moi-même ! » (p 53). Le FHAR : «  le pavé de l’homosexualité dans la mare gauchiste ». (p 69). « J’appris mieux ma géopolitique féminine et féministe. J’avais manqué le Fhar et les Gouines Rouges, eh bien ! ce n’est pas dramatique, je n’ai pas assisté, non plus à la Révolution de 48 ni à la Commune ! Mais on s’en remet vite. On peut toujours, et à tout moment, dieux et déesses merci, entrer dans le courrant de l’Histoire, car, de toutes manières, on prend toujours le train en marche, puisqu’il a commencé depuis que l’homme existe, chaque génération fait cela ! Et je ne jouerai jamais les anciennes combattantes, héroïques, intrépides, les premières, qui racontent leur Grande Guerre, en fumant la pipe ou tricotant sur leur Internet au coin de la cheminée de leur maison de campagne, mais ne font que la revivre, et se laissent distancer par le présent. Ce n’est pas ainsi qu’il faut vivre, s’il faut savoir ce qui s’est passé avant, ce n’est pas par nostalgie, ce n’était jamais « le bon temps », c’est pour mieux comprendre le présent, et agir sur lui. Les commémorations ? Non. Impressionner les jeunes en leur faisant des récits d’un inaccessible et merveilleux passé, le Mythe fondateur ? Non. La mémoire est nécessaire, comme la colère, pour la réflexion, pour qu’une synthèse puisse succéder à une autre synthèse par analyses successives, enchaînée ou contrastées. La fidélité pour elle-même est suspecte, il faut qu’elle soit fondée sur des valeurs, passées au crible de la réflexion puis, le cas échéant, acceptées en tout ou partie. »  (p 91). Sur Simone De Beauvoir : « Je ne comprend pas le culte qu’on lui voue encore. » (p 123). Notons que dans la revue Désormais elle a écrit sous le pseudo de Fulvie. (p 141). Un petit vœux pieux pris pour une réalité : « Les gais qui sont, avec le temps, sortis de leur spécificité et luttent ouvertement pour les causes plus larges, contre toutes les formes de racisme, de fascisme. » (p 209). « Ils ne parvenaient pas à me classer vraiment et ils doutaient un peu. Car ils ne cherchaient pas à me connaître. Ils étaient à la recherche de divinités toutes faîtes. Rares sont les gens qui pensent, depuis Diogène, et osent écarter Alexandre. » (p 269). « Celui qui a osé, ose, osera dire que le mouvement gai et lesbien, le volet ou versant de la communauté qui s’est donné, entre autres, pour tâche de rechercher notre mémoire, n’a pas d’importance, qu’il suffit de se faire accepter de son voisinage et de se faire couleur de muraille ou pire, que le développement des commerces gais aurait suffi, est insensé, irresponsable. » (p 296).

Notons encore beaucoup de souvenirs intéressants sur Fréquence Gaie, p 187 et suivantes, sur Didier Varrod, Pablo Rouy –l’adorable Reine Mère de Paris- (p218), Dalida, p 210, sur le CUARH dont elle descend le dogmatisme, (p164) mais pour avoir connu ici Mélanie Badaire, je suis tout amusé ! Sur Roméro p 206 et 218 et quelques autres qu’elle n’aime pas avec raisons Martel, p 151, et les théories contra-sexuelles qui l’agacent fort de Béatrix Préciado. (p 117 ou 150). Et une admiration pour un personnage abandonné à tort pour sa ligne de droite, Jean-Paul Aron, p 186,233, 310 (j’ai mis un extrait çà cet auteur) alors qu’elle adore aussi Daniel Guérin, rencontré aux UEEH de Marseille. Pour avoir vécu l’anecdote qu’elle raconte, du service sexuel obligatoire des jeunes vers les vieux, je ne partage pas son point de vue : Jeune parmi les jeunes à l’époque, nous avions violemment réagit contre ! Je rajoute un petit souvenir dans l’UEH, je ne sais plus la quelle, où les filles se sont séparées des garçons : une lesbiennes avait fait un plaidoyer contre les gais en commençant ses phrases par « Ils Ne font QUE »… plusieurs fois. Les garçons n’avaient pu s’empêcher de reprendre en chœur NE QUE, NŒUD-QUEUE, … Et les filles étaient parti ! Ah jeunesse idiote !

Merci aussi Geneviève, dans toutes ses réalisations, Théâtre, éditions, écriture, radio, poésie, politique, de me consacrer une page, p171, et un mot, p254, mais ce n’est pas pour cela que j’ai fait cet article !. (Le 29-08-02)

Sa réponse :

Un immense merci et un bisou au "misogyne" ! c'est excellent drôle -critique, avec des clins d'oeil taquins une petite tape sur les doigts ("elle prend ses désirs pour des réalités" oui, mon diable d 'optimisme qui me lance en avant  et puis je regarde après très bien vu) et les meilleurs passages pas les anecdotiques mais les réflexions, oui ça me fait plaisir dans le désert des critiques de la grande presse ou le misérable pavé réduit comme les voitures de César dans Têtu ( à mon avis c'est trop grand ils auraient mettre un timbre poste). c'est épatant tonique,je suis contente de connaître un type comme toi avec ta bernique hurlante (de rire,) et vive pamplemousse!

oui, bien sur tu cites ce que tu veux.

dans cette horrible période où je cherche un appart, (foutue dehors par huissier  le 14 octobre) j'ai fait une demande à la maire, mais le Grand Delanoé n'a pas encore donné le feu vert,le copain de la mairie me soutiennent, mais il ne faut pas de "passe droit" tu parles d'un passe droit, je ne demande pas 300Mcarré pour 2500F quand même; j'irai avec un pliant et une pancarte("votre  doyenne préférée" )devant la mairie si je n'ai rien le 14 .je demande un comité de soutien. (car l'âge est un handicap pour les propriétaires dans les agences; a me voir, on se trompe(pourvu que ça doure!) mais quand on sait  aie aie aie!
donc ton texte est rafraîchissant pour moi.

Visitez le site des éditions Geneviève Pastre : www.gpastre-editions.com ou le site des Mauves : www.lesmauves.org

 

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PAUL, Georgette. Neiges. J'ai un peu hésité à mettre ce roman dans la bibliographie, mais cette histoire de passion et de jalousie entre une danseuse étoile finissante, égoïste à mort,  et un petit rat qui subit tout, masochistement et finit par voler sa gloire est très lesbosensible. Le fait en plus d'être (à priori) écrit par une femme, et la très belle couverture, m'a décidé. Paris : Editions de l'Elan, 1950, 253p.

Mais qui en connaît plus sur cette auteuse ?  (5 03 2004)

Est-ce que ce livre est encore en vente sur mon site ?

PEAWER, Jhabvala Ruth. Angel et Lara.

PEKIN, Tom de. Un adorable dessinateur, d'une gentillesse extrême que j'ai rencontré aux UEEH de 2002, avec son imprimeur, installé à Marseille. J'avoue que comme je ne connaissais que son T-shirt Têtu, je m'étais dit que cela devait être encore une de ces imbuvables parisiennes... A-t-on des partis pris idiots, des fois ! C'est vraiment tout le contraire. Petits tirages en sérigraphies :

PD. Prise d'otage par Saint sexe le Pire. 2001. Tom de Savoie. 2001. Tom de Pékin avec la fille derrière la salle de bains. Voyage au bout de mon cul. 2001. Des Godes et des couleurs.

Tom de Pékin à l'UEEH de 2002 ►►►

 

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PELADAN, Joséphin (1858-1918). Un des décadents complètement hystérique, le « Sâr Péladan » de la fin du XIXe et dont Eric Sati était le fervent adepte. Ecrits et correspondances en vente à la B.H.

L'Androgyne. Paris : Dentu, 1891. Le Vice suprême. Paris : A. Laurent, 1886. Péladan, Sar. L'Art idéaliste & mystique. Paris : Chamuel, 1894. Correspondance inédite Félicien Rops-Joséphin Péladan. L'Athlétie et la statuaire antique. D'autres choses aussi, regardez dans la bouquinerie ! .La Gynandre.  Paris : E. Dentu, 1891.

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PELISSIER, Berthe. D’Hélène à Sapho Poèmes. La Caravelle, 1934.

PELLETIER, Chantal. Le chant du bouc. Un petit polar bien ficelé, avec l'assassinat d'un danseur homo aux Moulin Rouge et d'une petite habilleuse corse ambitieuse et pornographe à ses heures, enquête rondement mené par un inspecteur Maurice Laice, astiqué par sa supérieure lesbienne. Le quartier des Abbesses, l'Algérie, la spéculation immobilière, les réseaux de filles, la quarantaine,  la drogue tout se complique pour se réunir à la fin, magistralement. "Dialogue entre l'inspecteur et sa chef : " -Toujours une bonne précaution de la nature au réveil, tout de même, Maurice ? - Pardon ? - La nature durcit, au réveil, les membres virils par précaution de reproduction, vous n'étiez pas au courant ? " (p 45). Toujours elle : " Au départ, j'étais, comme toutes les femmes, fascinée par l'instrument, sa sensibilité, son érectibilité, l'étendue de sa gamme multifonctions, son adaptabilité. Et puis, comme beaucoup de congénères, je me suis vite aperçue qu'on est vite battues à plates coutures quoi qu'on fasse : le propriétaire de l'instrument est toujours plus amoureux de sa possession que de son conjoint. A un moment, on renonce, on ne peut pas être à deux sur la même affaire ! " (p 86). Paris : Folio policier 2002, N° 262, 241p. (15 03 03)

PELLETIER, Madeleine. L’Emancipation sexuelle de la femme. Paris : Giard et Brière, 1911.

PENNA, Sandro (1906-1977).  Une Etrange Joie de vivre. Fata Morgana, 1979. Un Peu de fièvre. Edité chez Michel De Maule. Une Ardente solitude. Edition de la différence.

PENROSE, Antony. Les Vies de Lee Miller. Paris : Arléa –Seuil.

PENROSE, Valentine.  Erzebeth Bathory.  Paris : Mercure de France, 1962.

PERIODIQUES : Voir page consacrée aux périodiques.

PERISSET, Maurice. Corps interdits. Rodez : Impr de Subervie, 1954. Laissez les filles au vestiaire. Paris : CPE, 1950.

PEROTTI, Jacques (?-1999). Un Prêtre parle, je ne peux plus cacher la vérité / préface de l'Abbé Pierre. Filipacchi, 1995.

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PERRAUD, Colette. Il et Lui. Roman Gai précédé de Eux et Elle. Lumière et Justice 1989 ( ????).

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Perrault, Charles. Histoire de la Marquise-Marquis de Banneville. Paris : La centaine, 1928.

PERRIN, André. Mario. Julliard, 1955. Le Père. Paris ; Julliard, 1956. L'Indifférent. Paris : Julliard, 1955.

PERRIN, Elula. ( -2003) La plus connue des patronnes de boîtes de nuit lesbiennes de Paris.  Les Femmes préfèrent les femmes. Paris: Ramsay, 1977, 233p. Tant qu’il y aura des femmes. Paris : Ramsay, 1978. Alice au pays des femmes. Paris : Ramsay, 1980. Mousson de femmes. Paris: Ramsay, 1985, 343p. Coup de gueule pour l’amour des femmes. Paris : Ramsay, 1995.

 

 

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PESSOA Fernando (1888-1935). Ode maritime et autres poèmes. Il « appartient à cette espèce de portugais qui une fois l’Inde découverte, se retrouvèrent sans travail » (p105). Fortement inspiré par Walt Whitman, il lui dédit même une ode, ses poèmes d’amours homosexuels fortement teintés de masochisme, se déroulent comme une masturbation qui fantasme et s’affole jusqu’à une éjaculation qui chante et qui crie, suivie d’un repos compensateur (surtout l’ode maritime). « Sereine et provinciale, Lisbonne étalera le choc. Pourtant, n’imputons pas à l’éloignement ni même à la guerre qui ravage l’Europe (celle de 14), d’avoir à eux seuls empêché la propagation de ses poèmes, sans équivalents dans la littérature occidentale de l’époque. Les lendemains qu premier carnage mondial ont révélé Whitman ( débarrassé des pudeurs de Balzalgette, le traducteur effarouché). Mais le portugais est une langue mineure et périphérique. Il faut attendre la fin des années 1980 pour que le phénomène Pessoa apparaisse en France dans toute son ampleur et sa diversité. » (p16). » L’homosexualité affichée qui n’est pas le fait de Pessoa dont nous avons tout lieu de croire que, dans le domaine sexuel comme dans la vie sociale il s’est retranché dans le non-être »(p18) Ah ses profs de fac à la con… Voici un petit poème à ma façon avec des extraits qui ne laissent pourtant rien de caché !

Car en pure vérité, pour de bon, littéralement

Mes sensations sont un bateau la quille en l’air,

Mon imagination, une ancre à demi submergée,

Mes plus ardents désirs, une rame brisée,

Et le tissu de mes nerfs un filet qui sèche sur la plage ! (p 33)

Lorsque je pense à cette étroitesse de ma vie pleine de désirs

Subitement, trépidamment, extraorbitalement,

Dans une oscillation vicieuse, large, violente,

Du volant sensible de mon imagination, Surgit en moi, sifflant, sibilant, vertigineux,

Le rut sombre et sadique de la stridente vie maritime. (p 41)

Oui, oui, oui…Crucifiez-moi dans les navigations

Et mes flancs jouiront de ma croix !

Ligotez-moi aux voyages comme à des pilorso,

Et la sensation des piloris me pénétrera l’échine,

Et je me mettrai à les sentir en un vaste spasme passif !

Faîtes de moi ce que vous voudrez, pourvu que ce soit en mer, (p47)

Je me frotte à tout cela comme une chatte en chaleur contre un mur (p53),

Ah pirates, pirates, pirates !

Mélangez-moi à vous, pirates !

Votre furie, votre cruauté, comme elles parlent au sang

D’un corps de femme qui fut mien jadis et dont survit le rut ! (p55)

Etre en mon corps passif la femme-toutes les femmes

Qui furent violées, tuées, blessées, déchirées par les pirates !

Etre en mon être subjugué la femelle qu’ils doivent avoir !

Et sentir tout cela –toutes ces choses d’un seul coup – me parcourir l’échine

O, mes héros rudes et velus de l’aventure et du crime !

Mes fauves marins, époux de mon imagination !

Amants occasionnels de mes sensations obliques !

Je voudrais être Celle qui vous attendrait dans les ports, (p57)

Ah ! Les pirates ! Les pirates !

La soif de l’illégal uni au féroce,

La soif des choses absolument cruelles et abominables

Qui ronge comme un rut abstrait nos corps débiles,

Nos nerfs féminins et délicats,

Et injecte de grandes fièvres folles ans nos regards vides !

Obligez-moi à m’agenouiller devant vous !

Humiliez moi et battez-moi !

Faîtes de moi votre esclave et votre chose !

Et que votre mépris pour moi ne m’abandonne jamais,

O mes seigneurs, ô mes seigneurs ! (p63)

Quelques autres extraits : «  (laisser moi enlever ma cravate et déboutonner mon col.

On ne saurait avoir beaucoup d’énergie avec la civilisation autour du cou…) » (p127)

« Des marins m’ont fait prisonnier,

Des mains m’ont serré dans le noir,

Les sentir m’a fait temporairement mourir,

Mon âme a suivi en léchant le sol du cachot, (p133)

Je me suis multiplié pour me sentir,

Pour me sentir, j’ai eu besoin de tout sentir,

J’ai débordé, je n’ai fait que m’extravaser,

Je me suis déshabillé, je me suis donné,

Les bras de tous les athlètes ont serré mon corps subitement féminin.

Et à cette seule pensée je me suis évanoui dans des muscles imaginés.

Les baisers de tous les rancards se sont échangés sur ma bouche

Les mouchoirs de tous les adieux se sont agités dans mon cœur,

Toutes les invites obscènes des gestes et des regards

Frappent de plein fouet tout mon corps assoiffé en ses centres sexuels.

J’ai été tous les ascètes, tous les laissés-pour-compte, toutes les sortes d’oubliés

Et tous les pédérastes –absolument tous (pas un n’a manqué !).

Freddie, je t’appelais Baby, parce que tu étais blond, pâle et que je t’aimais,

Combien d’impératrices futures et de princesses déchues as-tu été pour moi ! (p 143)

Références de lecture : Orphée, La Différence 1994.

Le Gardeur de troupeaux et les autres poèmes d’Alberto caeiro. Paris : NRF blanche,  1960, 224p, 118x185. Poésies d’Alvaro de Campos. Paris : NRF Poésie du Monde entier, 1968, 192p, 140x205.

Antinoüs. Cognac, Fata Morgana, 1991.

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Peters, Arthur King. Jean Cocteau et son univers. Paris : Chêne, 1987.

Petiot, Henri. Les Voyageuses de l'île fermée. Paris : Éditions des tablettes, s.d.

PETRONE (?20-65). Le Satiricon. Ce contemporain de Jésus-Christ a écrit là un chef-d’œuvre gay encore très actuel. Ah! Si c'était Pétrone qu'on avait dans les églises!. Editions en vente sur ce site.

PETTITI, Louis-Edmond. Les Transsexuels. Paris : PUF, 1992,124p. (13 01 2004).

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PEYREFITTE, Roger (1907-6.11.2000) Voir fiche consacrée à cet auteur.

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Pézard, André. Dante sous la pluie de feu. Paris : J. Vrin, 1950.

Pharos, Ciprus de.  Les Harpes de Lesbos.Paris : Ed. Maurice Grillet, 1957, 14,5x19, 221 pages. (16 07 2003).

Philbert, Bertrand. L'Homosexualité à l'écran. Très recherché, beaucoup de photos. Paris : Henri Veyrier, 1984.

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PHILIPPE, séropositif. (1963- ?) L'Enfer est à vos portes ! / préface de Guy Guilbert et Yvar, prêtres / Postface du Pr Henri Joyeux, de la faculté de médecine de Montpellier. L'encadrage de cet auteur -un prêtre et un médecin- peut paraître rebutant, mais en fait c'est un intéressant témoignage de ces folles année de la libération que j'ai vécues pour ma part en même temps que lui, bien qu'il fut plus jeune, et que nous n'avons pas eu du tout le même chemin. Etrangeté de la vie, n'était-il pas assez fort pour lutter contre l'argent facile de la prostitution, comment échappait -on à ce cercle, seul, sans famille ; la mienne était déjà le monde militant des assos hystériques de l'époque, GLH, etc, quand la porte paternelle avait été fermée. Il est né à Béziers, et fuit pour narguer son père à 15 ans et demi  pour Cannes où il se prostitue pendant neuf mois. (p 63) -avec pour copain un petit gigolo qui ne veut pas se dire pédé (p 77). Il monte à Paris en 79 (p 95) pour St Germain d'abord et la rue st Anne ensuite. ( p 100 à 109). Bonne description de ce milieu qui profite de ces petits jeunes perdus pour raquer cher les hôtels (p 103) ou les hormones. J'y ai retrouvé l'ambiance des boites de cette première rue PD (lancée par le copain de Peyrefitte avec ses sous, (p 103)) et le célèbre Royal Opéra, cours des miracles des "petites mains gaies" -soyons polis, ne parlons pas d'autres trous- de la nuit, à cette époque. J'en garde toujours le souvenir ébloui de mes premières arrivées à Paris, quand on n'avait pas un sous pour se payer l'hôtel, mais je ne le le suis pas non plus fait payer ! Il a dix-sept ans et parle de Fix-fucking (sic), (p 104), mais il dit qu'en 1980, il n'y avait dans cette folle fin des années giscardiennes, ni drogues, ni sida évidement. La drogue -tranxène et shit- débarque avec les travelos du bois, leurs gigolos, et la fascination qu'exercent les travestis, beaucoup plus riches (p 111), entraîne tout le monde vers les drogues dures, (p 113). Il s'hormone et devient Andress (p 56). Il suit le chemin d'une jeunesse qui se perd et ne suffit plus au commerce de son corps : transformisme, travestisme vers transsexualité ( un coup de 5 million de centimes à l'époque ). Avec des médecins truands, (p 119), une analyse de la clientèle des travestis (p 120), le bois de Boulogne (p 132). Dans un lieu chrétien, le Siloé, il trouve des fois quelques repos, et un peu de bouffe pour économiser pour la came. Il vit mal l'arrivée des Brésiliens (p 144) qui amènent la silicone et les travestis-stars (p 145). Puis le Palace, Le Trocadéro, (p 150). Il apprend sa séropositivité à 24 ans, quand les flics à cette époque par peur de la contagion attrape les travestis "au filet". (p 161). Description du rapport travesti-milieu médical (p 171), et la découverte de la prison qui le libère de la drogue avant de retomber dans l'Eminoctal (? je n'ai jamais entendu parler de cette drogue ?) qui fait des ravages dans les crises de manque. De retour dans l'association Siloé, le prêtre le fait revenir chez ses parents, plus que surpris de le retrouvé tel, mais qui font tout malgré la haine générale pour le soigner.... Quid d'après ? Quelques unes de ses réflexions : " A de rares exceptions près, les gigolos ne sont ni des cas sociaux, ni des délinquants en puissance. Simplement des jeunes épris de liberté parce que mal aimés dans leurs familles. Mal aimé ne veut pas dire mal traité, plutôt mal compris, assoiffé d'affection. Tout cela pour dire que n'importe quel adolescent peut "tourner mal" si ce dialogue, ce besoin d'affection n'est pas comblé. Cela donne à réfléchir, personne n'est à l'abri. " (p 89). " Petit à petit, je posais les jalons de cette nouvelle vie qui allait m'apporter, du moins je le pensais, argent et respectabilité. Respectabilité, oui, grâce à l'argent que j'allais gagner. Je m'étais laissé contaminer par la gangrène du milieu, des clients qui, sous prétexte qu'ils avaient de l'argent, pouvaient tout se payer et ne pas être jugés par la suite, justement parce qu'ils avaient de l'argent....et donc qu'on les respectait. " (p 115). Quand il apprend sa séropositivité : " En profiter, pour moi, cela voulait dire me détruire deux fois plus et surtout deux fois plus vite. Finir ma vie en restant fidèle à l'image de ce qu'elle avait toujours été : un grand cinéma, une vaste comédie, un drame dont j'écrivais moi-même l'histoire, en multipliant à souhait les tourments et la chute. Je suis donc retourné à Pigalle et j'ai vécu exactement comme avant, sans me ménager, sans me préserver, sans garde-fou comme avant.  Avant c'était quoi ? L'argent facile, l'impression d'appartenir à une sorte d'élite décadente. Mystificateur qui donnait une image fausse de lui pour mieux cacher ses blessures : androgyne pervers pour assouvir les fantasmes d'hommes en mal de plaisir codé, tarifé ; simulé, fou lucide parmi les fous qui ignoraient leur démence. " (p 157). A compléter par la lecture de David Girard.

O.E.I.L. -Francis Bréchant, 1992, 189p.

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PHILIPPE, Pierre. La Passion selon Peter. Paris, Sylvie Messinger, 1988, 222p.

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PHYSIQUE PICTORIAL, (Revue). La réimpression de cette célèbre revue américaine.

Tome I : 1951-1960.   Tome II : 1960-1967.   Tome III : 1968-1990. Ed. Taschen, 1997.

PIA, Pascal. Les livres de l'Enfer 2 volumes. Paris : C. Coulet et A. Faure, 1978.

Dictionnaire des oeuvres érotiques Domaine français. Paris : Mercure de France, 1971.

PIAT, Colette. Elle  a beaucoup écrit sur les travestis et les prostitués. Je n’en ai rien lu.

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Picon, Jérôme. Passion Proust L'album d'une vie. Paris : Textuel, 1999.

PICQ, Françoise. Libération des femmes. Les années-mouvement. Paris : Seuil, 1993.

PIERRE ET GILLES. Les plus grands iconographes gays français. Ouvrages en vente à la B.H.

PIERREJOUAN, Christian. M/S.   Je suis très heureux d’avoir pu retrouver à Marseille, lors du Week-end du 6/02/1999 où je fus élu trésorier de la toute nouvelle Interpride, ce livre qui était mon préféré dans la première bibliothèque du Tutti-Frutti. Un style excessivement parfait pour un univers sadomasochiste où l’esclave devient peu à peu le maître. Seuil, 1979.

L'Envers. Seuil, 1983.

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PIERRET, Marc. Utopies et perversions. Debresse - collection Révolte, 1968.

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PIERRON, Sander. Pages de charité. Bruxelles : Lacombez.

Piron, Alexis. Ode à Priape (in Recueil de pièces choisies rassemblées par les soins du cosmopolite). Anconne (Veretz). Chez Uriel Bandant, à l'enseigne de la Liberté, 1735.

Planche, Docteur Henri. Le Problème de Gide. Paris : Téqui éditeur, 1952.

Plantier, Thérèse. Les Anges diaboliques. Paris : Confluences, 1945.

Plantureux, Serge. Photographie Catalogue 5. Paris : 1997.

Platen, August von. Journaux (1813-1835). Paris : Éditions de la différence, 1996.

PLATON (- 428-- 348). Les amours platoniques ne sont pas celles que l'on croit ! En vente à la B.H.

Platon / par Abel Hermant, l'un des deux Abel PD de l'Académie française d'avant-guerre... Son amour des corps virils l'a amené beaucoup trop près du nazisme. Grasset, 1925.

PLUNKET, Robert. Jock-straps. Paris : Le Rayon / Balland.

Plutarque. Erotikos, Dialogue sur l'amour. s.l., Arléa, 1995.

POIRIE, François. La Passade légendaire. Une longue plainte d'amour. A la Duras. Flammarion, 1983.

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POIRIER, Guy. L’Homosexualité dans l’imaginaire de la renaissance. Paris : Confluences-champion, 1996.

POIVRE D'ARVOR, Olivier. Flèches, le martyre de Saint Sébastien.   Un livre surprenant où l'auteur, homosexuel atteint d'un cancer de l'intestin y voit un signe de la colère divine et espère son salut d'une symbiose entre sa douleur et le martyre de Saint Sébastien. Etrange et pesteux... La Table ronde, 1982. Je l’ai découvert grâce à Anne du Nabuchodonosor.

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POLLAK, Michael (1948-1992). Un analyste indispensable à la connaissance de l’homosexualité et l’épidémie du SIDA.

 Vienne 1900. Paris : NRF coll. Archive N° 94, 1984, 224p +16p hors texte, sous ill, 27 ill, 125x190.

Les Homosexuels et le sida. A.M. Métailié, 1988, 224p.

 

 

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POLTI, Georges. L’Ephèbe. Paris : E . Figuière, 1913. Poltys crucifié. Paris : Editions Figuière, 1921. L’Egaré. Paris : E. Figuière, 1919.

POLVER, Pier-Angelo. Ogres. Paris : Le Rayon / Balland.

POMBO, Alvaro. Espagnol. Des Crimes insignifiants.  La passion d’un écrivain sans succès pour un jeune homme, dans la Barcelone des années 85. Gallimard.

POMMARES, Jean. J’interrogerai les statues. Paris : Edition du cercle du livre. La Respiration avant de partir; Chronique d'un collège.  ci contre dédicace à André Du Dognon.  " Pour André du Dognon,en souvenir d'une rencontre sous le soleil des Rostand _( à Cambo)_,ce départ d'un adolescent,ce prélude au seuil du collège".Paris : Jacques Haumont, 1955. La mort à dix-huit ans. Paris : Corrêa, 1938.

Pomerand, Gabriel. Considérations objectives sur la pédérastie. Paris : Aux dépens du public, 1949. Les Puérils. Paris : Laffont, 1956. Saint-Ghetto-des-Prêts Grimoire. Paris : O.L.B., 1951.

PONS, Maurice. Métrobate. Julliard, 1951. Virginales. Paris : Julliard,1955. La Mort d’Eros. Paris : Julliard, 1953.

PONTALLEY, Erick. La Pédérastie celtique dans la Gaule pré-romaine. E Pontalley, 1991.

PORCHE, François. (Madame Simone (1977-) l'eût pour deuxième mari).

L’Amour qui n’ose pas dire son nom.   Remercions d’abord Monsieur Corre, libraire à Rennes, qui me met de côté ces perles rares. C’est un grand classique gay d’avant-guerre dont le style, très ouvert au départ, finit dans une morale un peu idiote. L’auteur, né en 1877, a l’avantage d’être un des témoins de "notre" libération. Il a connu Verlaine, il a vécu la tourmente parisienne du Procès d’O. Wilde, les premiers ouvrages gays et la relative libération des mœurs à l’après-guerre (celle de 14), avec surtout l’arrivée de Proust dans les lettres françaises. Il s’excuse même de devoir expliquer ses pudeurs qui "[peuvent] paraître aujourd’hui si incompréhensible[s] à nos jeunes gens" (p.20). Il témoigne ainsi, tout en faisant un historique assez précis de l’homosexualité au XIXe, de l’évolution des mœurs dans les années 20 : "Il y a seulement dix ans, jamais, à des amis qui ne partageaient pas ses inclinations, un inverti n’aurait osé confier ses bonnes fortunes ou ses peines de cœur. Aujourd’hui, pareil abandon n’est pas rare", même s’il le tempère d’un "cependant, même dans ses confidences amicales, la situation garde un je ne sais quoi d’inaccoutumé, de tendu, de pénible. Le conteur a peine à rester simple [...], à ne pas faire parade de ce qu’il eût tenu autrefois sous cent clés" (p.77). Une des premières grandes réflexions "historiques" sur le sujet. Grasset, 1927.

Voir aussi son Verlaine.

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Porquerol, Elizabeth. Le Fourbi arabe. Paris : Albin Michel, 1946.

PORTAL,  Georges.

Un Protestant. Présenté par Peyrefitte comme un des premiers romans gays d’avant-guerre, ce qui est faux, il a le bonheur d’être complètement génial. J’ai pu mettre la main dessus grâce à Monsieur François Corre, et c’est un bonheur des années 30. Ecrit comme le journal du héros, très homosexuel libéré, qui dans une ville où il fait son service militaire, est entraîné dans un procès pour détournement de mineurs. Il rencontre l’amour viril dans sa prison. Toute l’ambiance est homoérotique, avec de très beaux marins, le phantasme si années 30 ! P 44, sa première jouissance quand il se branle en s’enfonçant un porte-plume dans le sexe, ses premiers désirs p. 48 : « Son pantalon de velours marron tranchait avec sa veste claire ; un pantalon que j’ai admiré souvent, et dont j’ai longtemps rêvé avec le désir obsédant de poser mes lèvres sur ce velours, à la place pâlie, usée, où brillait parfois un bouton… » Et sa recherche de l’homosexualité virile : « Le vice doit être naturel comme l’amour, et bannir le mensonge. Lorsqu’un homme se donne à un autre homme, il ne doit pas oublier qu’il en est un. Si le plaisir qu’il procure à son amant n’était point différent de celui que peut offrir une femelle, quelle serait la raison d’être de l’inverti et de quoi pourrait-il se glorifier ? Les mâles qui le recherchent sont tellement nombreux, qu’il peut s’abstenir de jouer la comédie aux autres. En tout cas, il ne doit vaincre que par ses propres armes. » (p152). Il décrit et apprécie peu le bal de Majic City « Passionnément épris de l’animal humain nu et vrai que je recherchais sans cesse pour m’accoupler à lui au hasard des rencontres, je m’attristais devant ces tricheries carnavalesques et l’étalage de tous ces corps qui se mentaient. » (p153). « L’armée laisse dans son sillage une chaude odeur de sexe, à laquelle les uniformes, avec leurs aciers et leurs cuirs, ajoutent un mystérieux et aphrodisiaque piment. « (p213). Sur la drague : « Il y a dans cette recherche passionnante, autre chose qu’une satisfaction sportive. Une chair qui n’a pas encore livré ses secrets est un appât incomparable, qui promet toujours des voluptés inconnues. Et si l’on est déçu parfois, en revanche que d’heureuses surprises ! Car la monotonie de l’acte n’est qu’apparente. Combien d’amants appliqués, dont la bonne volonté touchante prête à rire ?…Combien d’ignorants, qui connaissent qu’un geste, ou de fatigués qui n’ont qu’une prouesse à leur arc, et se réfugient ensuite dans un sommeil irrémédiable ?…Combien d’égoïstes, qui ne satisfont qu’eux-mêmes ?…Si tant d’hommes sont trompés, c’est qu’ils méritent de l’être. Je plains l’épouse qui aura un tel compagnon toute sa vie. Mais à côté de ces médiocres, que d’étalons humains magnifiques, que de talents et parfois que de génies sexuels ! Car il y a –aussi rares que les grands artistes ou les grands savants- des amants de génie. J’en ai connu un à cette époque. C’était un jeune artilleur belge. Il fut le clou de ma collection : je le gardai deux nuits. Mais si je ne le gardai pas davantage, c’est parce qu’il repartit pour le front ; car on ne quitte pas un tel homme, c’est lui qui vous quitte. Il se doit, pour le bon renom des mâles, de prodiguer ses dons inestimables partout où le conduit sa fantaisie souveraine ».(p 216) Et dernier petit extrait de ce bijou sur la revendication homosexuelle : «  Oui, fier ! Comment t’expliquer mon sentiment ? Je mentirais si je ne t’avouais pas cette fierté, absurde peut-être, mais réelle. Il me semble que j’échappe à une règle universelle, que je suis un privilégié, tout comme si je pouvais vivre sans respirer, marcher sur la mer, ou vaincre à ma fantaisie les lois de la pesanteur. C’est stupide, sans doute, mais ce que j’ai d’abord combattu en moi, puis ensuite accepté, je le revendique aujourd’hui. » (p329). Dernier détail que l’on trouve dans ce roman, et qui tranche avec la période 1940, c’est le « patriotisme homosexuel » revendiqué pendant la guerre de 14. Paris : Denoël et Steele, 1936, 330p.

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Potvin, Jules. Antoine Wiertz 1806-1865. Bruxelles : F. de Nobele, 1912.

POUGY, Liane de. Liane de Pougy / par Jean Chalon. Flammarion, 1994 (Grandes bibliographies) prise en photo ici avec une autre grande courtisane, Suzanne Dorval.   

Nombreux ouvrages des "Amazones" en vente ou en location à la B.H. Son journal 1919-1941,  Mes Cahiers bleus, est certainement un des meilleurs que j’ai lu sur l’entre deux guerres. On y découvre les goujateries d’un Max Jacob, et le lancement de Roscoff, par cette princesse née en Bretagne. Pour le plaisir quelques extraits :  « C’était mon Otéro ! Il y a vraiment de la beauté pour tous les âges ! Elle roulait un peu sur sa graisse, mais portait beau et son ovale splendide n’était pas déformé » (p 71). « Cette lettre sur Jean Lorrain m’effraie un peu. Nous étions souvent indignés l’un contre l’autre et, partant, pas très tendres toujours. Je veux vite dire ici que Lorrain fut pour moi un ami incomparable et charmant, qu’il m’a ouvert des horizons, m’a éclairée, protégée, prônée, malmenée, charmée, dégoûtée tour à tour, que je le regretterai toute ma vie, que sa conversation étincelante, vivante, élégante qui s’établissait sur une culture rare et une verve inépuisable doublée d’une imagination fabuleuse et maladive, me manque terriblement. Il jouait avec les mots, les idées, les sentiments, les sensations, les vices. Il était enivrant et inquiétant ! Sa vie privée ? Mon Dieu ! sa vie privée ne nous regarde pas et que le premier qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. D’ailleurs, il se vantait autant pour effaroucher les foules que pour se faire passer pour un être extraordinaire, pour épater enfin Paris. Je l’ai entendu dire d’un air fier et câlin : « On me pardonne tout, car on aime mon talent. » Et puis aussi : « Je dis du mal des gens, soit. D’abord : primo, c’est un honneur pour eux ; secundo, si je fais de la peine à une personne, par la même occasion, je fais plaisir à cent cinquante autres ! » » (p76). « Je veux aujourd’hui parler de mes conquêtes. Natalie ( C. Barney) retrouvée vint me câliner, me caresser, me murmurer : « Mon premier et mon dernier amour. » Je la revois, elle se penche et m’enlace et il me semble que je n’ai jamais quitté ses bras. Natalie l’inconstante qui sait être si fidèle malgré ses infidélités. Elle célèbre mon corps jusqu’à la taille. C’est tout ce que je me suis permis d’abandonner. Le reste est à Georges, ne peut être touché par qui que ce soit. Le reste, ce serait un trop gros péché. Ce reste-là aussi a pris l’habitude de Georges et ne bat que pour lui. » (p 176). « Naturellement, j’ai rêvé de Mme Strauss que je rencontrais aux courses, belle et rajeunie. J’ai encore rêvé d’autres choses qui appartiennent à Freud. Il va falloir que je m’abandonne aux caresses conjugales ce soir, par hygiène, habitude et amour en dépit de tout. » (p184). « 30 août 1924 – Lu Corydon de Gide, livre déplaisant au possible qui veut expliquer ce qui ne s’explique pas et prouver ce qui est avéré. Livre inutile, nuisible, mécréant. Il joue des choses malpropres et semble y prendre un évident plaisir. »(p206). Sur l’oncle de son mari, Max : «  « Mes enfants, il faut que je vous fasse un aveu. » Bon, pensai-je, il a cassé quelque chose dans sa chambre ! « Faîtes », dis-je tout haut. «  Eh bien voilà ! Dans ma vie j’ai couché avec deux hommes… » C’était si drôle d’entendre ça et de se le représenter que nous avons éclaté de rire. Il continua : « L’un d’eux fut Alexis Orloff, mon cousin. Il me disait vouloir se tuer si je lui résistais alors… Je n’ai pas résisté, mais je refusai toute récidive. Le second et le dernier fut… Lord Yume. Il était très joli garçon, il m’adorait, il voulait m’épouser. Un peu excédé je lui dis : « Essayons-nous », et je fus sa maîtresse pendant dix jours. J’en eus assez, je refusai sa proposition. » (p 207). « 27 oct 1926- Je dis « Pierre, il ne faut pas me présenter le prince de Prusse. Ca m’est égal qu’il soit pédéraste, mais je ne puis oublier que j’ai eu mon fils tué à la guerre – Oh, Liane, fit Pierre, c’est démodé, ça, la guerre, on n’y pense plus ! » (p 234). « 11 Oct 1931- J’ai fait une conquête féminine cette année. En général, les femmes m’aiment et me recherchent. Le temps où l’on peut leur plaire est assez reculé comme limite. Je l’ai souvent remarqué chez les autres. Les vieux vétérans de l’amour lesbien malgré leurs traits ravagés, la bouffissure de leurs chairs, suscitent de réelles passions féminines à près de soixante-dix ans ! Probablement les jeunes enflammées ont-elles, par moments, besoin de refuge contre la brutalité et l’inconstance masculine…Elles veulent plaire à leurs aînées, se les attacher par la douceur et la tendresse d’une amitié amoureuse. Là aussi, hélas, il y a des pleurs et des grincements de dents, des trahisons et des mensonges… (p 260). « 18 Nov 36- Voici qu’il y eut une grève à mon Ritz. Une institution élégante comme le Ritz, être touchée par les modernes avatars ! Des clients sont partis, d’autres ne sont pas venus. Je vais envoyer des condoléances à notre Olivier charmant et fidèle, sincère et dévoué avec affection et esprit protocolaire, Olivier, ami et confident de Marcel Proust que son existence sédentaire de malade avait voué aux racontars, aux cancans, aux ragots. » (p295). « Mon père j’ai vécu très librement. Sauf tuer et voler, j’ai tout fait. » (p 304).  Voilà et n’oubliez pas tous les autres personnages célèbres cités, Cocteau, Colette …Paris, Plon, 1977. (La carte postale n'est pas de Liane)

Idylle saphique. Paris : librairie de la plume, 1901; réédité chez Lattès, 1979. L'insaisissable. Roman vécu. Paris : Librairie Nilsson, 1898.

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POULENC, Francis (1899-1963). Moi et mes amis / recueilli par Stéphane Audel.  Ce musicien du groupe des 6, tout en restant prude sur ses sentiments, vous fait revivre Diaghilew, Cocteau, Satie, Ravel, Max Jacob, Liane de Pougy, Radiguet, Proust, Lucien Daudet, Manuel de Falla, Aragon, pour ceux qui nous concernent ici. Au fait, vous saviez que Rhône-Poulenc, le célèbre industriel, porte son nom de famille ? La Palatine, 1963.

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POULIQUEN, Jean-Paul. Contrat d’Union Civile, le dossier. L’histoire de la proposition de loi du PACS. Un projet qu’il a quasiment porté seul, mais la mauvaise humeur du personnage lui a souvent valu la colère des autres militants homosexuel(le)s. Humœurs, 1994.

POUR. Revue Belge, dont le N° 116, du 14 Juillet 1976  est chroniqué dans Sexpol N° 12, en janvier 1977 (6 04 2004)

Cette revue est-elle en vente sur ce site ?

Poussay, Vidame de. Précocité. Paris : Leboucher, 1901.

POVERT, Lionel. Dictionnaire gay.   La liste des auteurs, des associations, des films gays et lesbiens. Beaucoup de manques, hélas! Préférez celui de Michel Larivière. Ed. Illico-Grancher, 1994.

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PRADEAU, Michel. Burlesques. Paris : Georges Roche, 1946.                             

PRECIADO, Beatriz. Manifeste contra-sexuel. Adorable amie de Marie-hélène Bourcier, j’ai suivi un cours mémorable d’elle lors de l’UEH de 2000 –sorti de ce bouquin-, sur la symbolique du godmiché dans le couple lesbien. Une des grandes actrices du Queer en France. Paris, le Rayon / Balland.

PREMOY, Geneviève. (Chevalier Baltazar). Une femme qui se travestit pour devenir Dragon sous Louis XIV.

Histoire de la Dragone, contenant les actions militaires et les aventures de Geneviève Prémoy sous le nom du Chavalier Baltazar, avec une introduction de Georges Girard. La renaissance du livre, sd. (16 Août 2004).

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PRESERVATIFS. 100 questions-réponses / par Vincent Vidal. Ed. Alternatives, 1996.

PRIGNY, Jean-Michel. Marc. La Table ronde, 1959.

PRINGUE, Gabriel-Louis. 30 ans de dîners en ville. Cela m'étonne que cet homme-là ait échappé aux autres prédécesseurs de ce catalogue. Il n'ait peut-être pas plus gay que Sacha Guitry, mais moi je dois être la reine d'Angleterre... ou Thierry Fauconnier, la Baronne (private joke rennaise) qui aurait pu tout à fait être ce personnage, ancêtre gentil d'un Peyrefitte pleurant sur la fin de cette haute aristocratie qui régna sur l' Europe de la Belle Epoque. Surtout qu'il est breton et que son papa était avocat général à Rennes (p 226) et qu'il décrit d'une façon drôle p 224. D'ailleurs la Bretagne est partout présente : sa maison de vacances sur les bords de la Rance, sa grand-mère qui vivait près de Redon, les Rohan (je préfère dire les Chabot) qu'il fréquente à Josselin (p 247 en particulier), la Comtesse de Noailles à St Malo (p 144), son amour de Chateaubriand à Combourg (p 150) avec l'abbé Mugnier (p 152), et ses étés à Dinard (p 201). Il est l'ami de Lucien Daudet (p36), de Reynaldo Hahn (p37),et aussi Galtier-Boissière (p 57),- il est au régiment en 14 avec ces deux derniers, et quelques apaches dont un "se déguisait en femme, la nuit, pour détrousser les passants" (p138)-. On croise dans ce roman de souvenirs, Natalie Barney (p 54), Suzi Solidor (p 203), De Max (p 217),  Cocteau, Proust, Maurice Rostand, Montesquiou (p236), Lorrain, Les Clermont Tonnerre (p 106) avec Blanche, la comtesse-chaussette à la vie incroyable (p148), Louis II, le Marquis de Castellane, Proust  et ses personnages comme la Comtesse Grefulhe (p 108) dans  tout ce monde hallucinant qui vivait du temps où  l'on servait les fameux paons de Chaumont "qui nourris de bourgeons de cèdres, étant farcis de truffes et de noisettes, exhalaient un fumet particulier réputé à mille lieues à la ronde"(p28). "Avec la danse est née l'indépendance des sorties. Avec Paul Poiret, l'indépendance du costume, avec les ballets russes l'indépendance du mouvement, avec le tango argentin l'indépendance du soupir enivré d'amour, avec le fox-trot l'indépendance du saut à travers le plaisir. "(p 84).

Les réflexions sur les très beau valets en livrée sont nombreuses, ainsi que les menus de ces fêtes princières. Les hommes beaux sont souvent décrits : "Jacques de Lacretelle ressemblait alors à un jeune berger d'Arcadie, comme en rêvent les poètes. il paraissait avoir été posé sur la terre pour illustrer les chansons de Bilitis et avait l'air emprunté à une frise des Panathénées." (p 38). Voir aussi la photo de l'assassin de Raspoutine, le prince Félix Youssoupoff, "le plus bel adolescent qui ait existé au monde" (p68).  D'ailleurs les anecdotes homosexuelles sont nombreuses : pour mémoire : p 10, p67, p85, p87, p94, p138, p155, p167, p173, p193 -il connaît Hyde Parck-, p 229, et des cas d'hermaphrodismes p 63 et 69 -celui assez intéressant de Daniel Burghammer en 1601-. Le reste ce n'est pas ma tasse de thé, mais je comprends que certains aiment. Si j'ai ri à l'alcool du cadavre de Necker que revendait un serviteur à la jeunesse dorée de Genève et qui avait fort bonne réputation : autant que celui de vipère ? (p 106). Connaissez-vous l'origine du mot snob ?  "Sous le Régent, futur Georges VI, les très riches et grands marchands de la City au Collège d'Eton, alors réservé à l'aristocratie. Ils en obtinrent la permission, mais sur le registre d'entrée, en face le nom de leurs fils, était inscrite, en latin, cette note : Sine nobilitate, dont l'abréviation faisait snob." (p 167). Bon rigolons un peu : Lady Decies sur le mariage d'un bel anglais qu'avait beaucoup protégé son ex-mari Lehr : "Impossible, dit-elle, il a été très lié avec mon mari", -"Si je vous assure, lui répond-on, il épouse mme X" - " Ah ! s'écriait alors Lady Decies, cela ne m'étonne pas, elle a de la moustache"."(p174). La Duchesse Sforza : " A un de ses dîner de l'avenue Henri-Martin, elle avait convié l'Infant Louis-Ferdinand d'Espagne ainsi que cet Antinoüs qui lui servait d'aide de camp et que Boni de Castellane, assez mordant, appelait son "porte queue". Un peu avant le dîner, elle demanda à Sem -qui en ce moment-là était très bien avec elle et n'avait pas dessiné ces cruels croquis où elle était présentée en oiseau de proie. "Comment dois-je placer à table le Portugais par rapport à l'Altesse Royale ?" - "C'est bien simple, répondit Sem, l'un dans l'autre". "(p229). Lorrain : "Il ressemblait à un fort de la halle avec une grosse moustache et une coiffure à frange sur le front, le tout oxygéné d'un blond ardent. Le visage fardé, les cils passés au rimmel, les pommettes vernissées de rose lui donnaient l'aspect d'une cocotte de montmartre. "( p237). A la même page, un mot de lui : "Chez un aubergiste qui avait comme fils, deux gars superbes. Ne les ayant pas vus depuis plusieurs années, Lorrain demanda au père de leurs nouvelles : " Ah ! dit l'homme, l'aîné est le moins beau, mais il a des yeux ! Toutes les filles en veulent. C'est un vrai coq. il ne boude pas le cotillon. C'est bien ce qui désole sa pauvre mère; quand au second, le plus beau, Baptistin, eh bien, lui, c'est autre chose, il se préfère".". Sur Robert de Montesquiou : " il semblait un glaïeul agité par une constante tempête". (p 237).

"Rennes. La société s'y montrait très fermée, hautaine, distante et les indigènes citadins regardaient les nouveaux venus par dessus leur épaule. Ce geste s'appelait "l'épaule rennaise". (...) Les manières se portaient à Rennes, très distinguées. En revanche le confort moderne des maisons laissait beaucoup à désirer, surtout les "petits endroits". Je me souviens d'avoir été prié à un dîner, encore adolescent, cela se passait avant 1900, chez un personnage très important, qui habitait une superbe grande maison très ancienne. A cette époque, les hommes, en tenue du soir, entraient dans les salons avec leur chapeau claque plié sous le bras. Un sénateur très distrait et fort digne qui s'était réfugié un instant après l'opulent repas dans le "retiro", rentra dans le salon avec sous le bras le rond de bois des "cabinets" au lieu de son chapeau claque." (p224).

Un bain à St Malo de Me Gauthereau, la plus belle femme du début de la troisième république : Un petit coupé noir arriva. Mme Gauthereau, enroulée dans un burnous blanc, ses cheveux roux emprisonnés dans une résille de perles, en descendit suivie de sa femme de chambre portant châle et couvertures blanches. mme Gauthereau, toujours marmoréenne et impassible, donna son burnous à un domestique. Elle était vêtue d'une longue tunique de flanelle blanche, avec en dessous des pantalons de même étoffe, les jambes dans les bas de soie blanche, les pieds chaussés de cothurnes blancs. Avec une superbe dédaigneuse, elle traverse les rangs compacts de la foule admiratrice, marchant avec une lenteur indifférente sur le sable clair et d'un geste idéal qui ressemblait à un saut aérien de ballet, elle se jeta dans la mer où elle nageait, il faut l'avouer, divinement, se tournant, se retournant dans des mouvements de valse. Elle semblait une sirène. Elle donnait à la petite plage de St Malo dominée par les remparts médiévaux, un aspect mythologique. Cet exercice nautique était de courte durée, elle faisait un signe; une cabine traînée par un cheval s'alignait au bord du flot et Mme Gauthereau, en un nouveau saut de voltige s'y engouffrait. Là, l'attendait sa femme de chambre. La couleur nacrée de son teint et de ses épaules n'avait pas été altérée par l'eau de mer. on la disait émaillée. Quelques instant après, le grand valet de pied portant la belle Mme Gauthereau, enfouie dans son burnous blanc, dans ses bras, allait la déposer dans son coupé, elle souriait d'un petit air souverain à la foule. " (p 213)... Ouff... Paris : Editions Revue Adam, 1948, 282p avec un index.

Portraits et fantomes / préface de Roger Vercel. Mon dieu que c'est Tante !  Mais ce roman est beaucoup plus centré sur la Bretagne, avec son grand-père dinanais qui construisit l'asile d'aliénés (p 14), et sa description de la ville avant 1914, p 49, et l'extraordinaire cousine de son père ; Brocéliande, p 177 ; Rennes, avec les Noël de son enfance aux cadeaux apportés par le petit Jésus et le sapin par St Nicholas (p 28), sa grand-mère à La Béraye près de Malansac, p 61) ; Dinard, p 92. Notons au château de Kerrosen, à Dinan, un Marquis-Marquise dont la duplicité travestie n'a été découverte qu'à sa mort, p 17 à 21 ; et ce vieux Lord anglais dont il parle souvent et qui passait ses soirées travesti en Impératrice Eugénie (p 44) - il a même son portrait, jeune - et Jean Lorrain, p 106. Rajoutez-y la liste complète des courtisanes, p199, et vous aurez, si ce n'est le côté breton, un livre assez médiocre. "C'était une vielle fille qui n'aurait jamais osé sortir sans sa mère qu'elle traînait toujours avec elle, bien que cette fort digne personne eut déjà envoyé son esprit dans l'au-delà, afin probablement de la renseigner sur l'état des lieux." (p 87) Paris : Raoul Solar, 1951, 249p.

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PRIVAT, Béatrice. Les Vergers de février. Une histoire « homophile » qui se passe au XVIIIième, très « cul-cul » d’après le N° 203 d’Arcadie. Denoël, 1970.

Privaz, Étienne. Un Malfaiteur, André Gide. Paris : Messein, 1931.

PROSLIER, Jean-Marie. Bernard et Claude. Paris : La Tour du Guet, 1950. Pensées et extraits. Paris : Maréchal, 1945.

PROTON, Didier Edmond. Le Jeune homme riche.   Le journal d'un jeune homme qui hésite entre prêtrise et homosexualité. De 64 à 68, une très classique écriture de "froussard qui ajuste bien sa cuirasse". Beaucoup de notes de lecture (Montherlant, Gide, Mann,...). S'il dit "qu'il est préférable d'avoir un sexe à la place du cœur, plutôt qu'un cœur à la place du sexe" (p.146), ce gaullien anti-68 condamne l'exhibition de l'homosexualité : "de grâce, ne hissons pas nos misères au rang d'actes héroïques". Un nom de livre dû à une "péricope" (?) (p.228) de l'évangile mais qui a été sans doute la réalité de beaucoup d'homosexuels avant 68 (la moitié des jeunes séminaristes, écrit-il). Paris : Gallimard, 1971, 248p, 140x205.

PROU, Suzanne. De nombreux ouvrages en édition de poche à vendre ou à louer à la B.H.

Les Amis de Monsieur Paul.   Bof, un pseudo polar où une vieille tante drague des jeunes gens plus pour leur fortune que pour leur cul... Bof! L’Eté jaune. Paris : Calmann-Lévy, 1968.

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PROUDHON, Pierre-Joseph. Amour et Mariage. Paris : A. Lacroix, 1876.

PROUST, Marcel (1871-1922).  Voir page consacrée à cet auteur

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PROVENT, Paul. La Criminalité militaire en temps de paix. Paris : Marchal et Billard, 1926, 340p.

Prunières, Henry. La Vie illustre et libertine de Jean-Baptiste Lully. Paris : Librairie Plon, 1929.

PUIG, Herman. Von Gloeden et le XIX siècle. Paris : Herman Puig, Éditeur, 1980.

PUIG, Manuel (1932-1990). Ouvrages en vente à la Bernique. Lisez au moins La Femme araignée, pour Molina, l’homosexuel.

PURDY, James.

Malcolm. Paris : NRF coll Du Monde Entier, 1961, 240p, 118x185.

Le Neveu. Adorable petite chronique de la vie dans une province de l'Amérique : un frère et une soeur ont élevé ensemble un neveu qui vient de disparaître au Vietnam. Qui était-il vraiment, l'ont-ils aimé ? Tout le voisinage y passe, dont le voisin fils de famille et homosexuel, la voisine alcoolique, l'autre qui recrute pour une secte, etc etc... On se croirait dans un roman écrit par une vieille dame anglaise. "" Le temps agit de façon bizarre, songea-t-elle : pendant un moment les choses changent d'une manière imperceptible, puis, un beau jour, elle deviennent méconnaissables."" (p 174). Paris : NRF coll Du Monde Entier, 1964, 248p, 118x185. ( 25 04 2003).

Couleurs de ténèbres. Paris : NRF coll Du Monde Entier,1966, 244p, 118x185. Le Satyre. Paris : NRF coll Du Monde Entier, 1967, 280p, 118x185. Les Enfants, c’est tout. Paris : NRF coll Du Monde Entier, 1968, 256p, 118x185. Les Œuvres d’Eustace. Paris : NRF coll Du Monde Entier, 1969, 256p, 140x205.

Chambres étroites. Un fabuleux roman très très noir, dans un petit village de Virginie quand les adolescents s’aiment, entre perversion et possession : Sidney le musculeux, assassin de Brian, envoyé par Roy, le fondeur, avant d’être tué par Gareth.  « Puis il le jeta au bord de la tombe, le poussa à plat ventre, et, à genoux sur son dos, lui arracha son pantalon. Il le bourra méthodiquement de « coups du lapin » jusqu’à ce que Gareth eût des convulsions puis s’immobilisât comme une petite proie que le chasseur a achevée en la frappant contre un poteau de fer. Il ne défit ses propres vêtements qu’assez pour sortir son pénis raidi, laissant ses couilles drapées et cachées comme sur les statuts en ruine ou mutilées ; il lança sur le derrière de son ennemi couché un abondant jet de salive, et, triomphant, pénétra le corps de son disciple désobéissant ; ses coups étaient péremptoires, mais pour lui sans méchanceté. Puis, après une éternité impétueuse, comme il atteignait le paroxysme, il cria à la sombre voûte céleste ainsi qu’à l’ange triste en marbre qui montait la garde sur la tombe : -…Entends-tu maintenant la prière de ton amant d’autrefois, Brian McFee, du centre le plus brûlant de l’enfer, hein ? » (p110). Référence de lecture : édition Persona, 1983.

Ce que raconta Jérémy / trad. Marie Tadié. Paris : Albin Michel, les grandes traductions, 1973.

L’Oiseau de paradis. Une histoire très onirique, une vieille milliardaire qui est tombé amoureuse d’un acteur pédé en 1913, essaie depuis ce temps de l’épouser. Elle lui envoie des espions, jeunes et beaux, et son dernier envoie est un superbe noir qui nourri en secret un aigle royal de son propre corps. Il y a aussi l’arrière-petit-fils de l’acteur, les sucettes de la vieille pour rester jeune, la haine de l’acteur pour cette vieille… Fou et charmant ! Bibliothèque cosmopolite, Stock, 1995.

La Tunique de Nessus. Chambres étroites. Paris : Personna, 1983.

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PERRIN, Eric. En attendant que soit publiée son étude sur l'homosexualité dans les milieux populaires avant la guerre de 14, je ne résiste pas au plaisir de mettre pour cet ami rouennais  des petits extraits d'un livre en disant quelques mots, sans que le contenu de l'ouvrage, malgré  le titre,  y soit consacré. Les illustrations de cet article, prises aux UEEH de 2004, sont faites pour énerver Eric... qui n'est pas sur les photos (moi si !). Mais comment s'appelait-il déjà ?

René COLLARD : Le Génie et les vices de Rémi Canari. La vie d'un grand peintre mort au Val André en Bretagne, et ayant connu le vice de la paresse et de la drogue, du point de vue de sa famille, "tous nés dans le commerce, ils étaient pingres, méfiants et indifférents" (p 79). Pseudo journal d'avant 14 :  "Je partageais avec un autre commis de douze années plus vieux que moi, un lit étroit dans une mansarde malsaine. Mon compagnon de couche se montra plein de prévenances dès le début. Il passait chaque soir trois bons quarts d'heure à sa toilette de nuit qui m'apparaissait fastueuse. Ces soins exagérés m'emplissaient d'admiration et  d'étonnement. Aussi bien, ma pudeur était-elle mise durement à l'épreuve. Je rougissais de le voir livrer son corps nu qu'il aspergeait du contenu de maints flacons de parfums volés, à mes chastes prunelles ignorantes encore du spectacle d'un homme adulte. Il m'arrivait parfois de m'endormir avant que mon collègue eût achevé ses ablutions. Régulièrement pourtant, j'étais réveillé par le baiser qu'il n'avait garde d'oublier de me donner avant d'éteindre la bougie. Un tel témoignage d'affection m'avait bien surpris la première fois. A le recevoir j' avais même ressenti une certaine répulsion ; Jamais, en effet, les lèvres d'un homme ne s'étaient posées sur ma bouche et mon père ne m'avait jamais initié à cette sorte d'embrassement. Devant ma mine abasourdie, mon compagnon s'était contenté de me donner une raison banale: - C'est pour te faire sentir comme je fleure bon... Bref, je pris cette explication pour argent comptant. et, les soirs suivants, j'acceptai le baiser qui, à la longue, passa à l'état d'habitude. Le baiser, désormais, fit partie des petits détails du coucher. Au bout de quelques semaines, il m'eût même semblé drôle de ne le point recevoir. J'eusse éprouvé à m'endormir sans lui la même gêne qu'à m'étendre dans le lit avec mes souliers aux pieds. Un soir donc, que je m'étais couché plus rompu qu'à l'ordinaire, je me sentis tiré de mon premier sommeil par quelque chose d'inaccoutumé. Le baiser, ne se contentant plus de voltiger sur ma bouche et sur mon front, s'attardait dans mes cheveux et descendait mollement le long de mon cou. Tout d'abord, je me tus et ne bougeai point, pensant à quelque frasque de mon ami. Bien m'en prit, car il finit par s'allonger à mes côtés; puis, ayant soufflé la bougie, il parut  s'endormir aussitôt. Soudain, je fus arraché une seconde fois à mes rêves par une pression douloureuse de mon corps. Mon collègue m'avait saisi, je ne sais comment, et me serrait contre lui de toute sa force. Je tentai de me libérer, mais en vain. J'eus alors un geste de révolte et lui ordonnai de me lâcher. Il n'en fit rien; bien mieux, il se mit à me labourer de morsures et de caresses. Je voulus crier, mais il étouffa les sons dans ma bouche. C'est ainsi qu'en me débattant, mes mains heurtèrent le chandelier de cuivre posé  sur une chaise, non loin de moi. Je me saisis de cet objet et, la tête emportée par une sorte d'ivresse, je frappai le visage du commis de toute ma rage. Il poussa deux ou trois cris d'horreur, puis se tut. J'eus alors conscience de mon crime. Je quittai précipitamment ma couche et m'en fus alerter le patron. On ne sut jamais dans le pays et dans ma famille la véritable cause de ce drame. Je n'en ai point de mérite car je ne soupçonnais pas encore, à cette époque, l'anomalie de certains hommes et je me tenais pour seul responsable. " (p 47 et 48) Puis peut après (en même temps que les fumerie d'opium) : " Ce Montmartre d'avant-guerre recélait déjà les passions les plus hétéroclites. Certains bars de la place Blanche et de la rue Pigalle étaient le rendez-vous sélect de la gent invertie de Paris. Nous y allions souvent, non pas que l'un d'entre nous partageât les transports des jeunes débauchés de l'endroit, mais seulement poussés par la curiosité. Jugez de l'ébahissement du petit provincial que j'étais, lorsque je vis pour la première fois des jeunes hommes étroitement enlacés, poudrés et frisés comme des donzelles, tourner, valser, se dandiner au son d'une musique' satanique. (Ciel déjà Mylène Farmer ! nd J. Ars) Dans quelle stupéfaction une pareille confusion des sexes me jeta ! Je ne savais vraiment quelle contenance prendre. Et, aujourd'hui encore, je trouverais déloyal de venir parler ici d'une révolte que je n'éprouvais pas en considérant ces aimables adolescents. Ils étaient, pour la plupart, beaux, élégants et sympathiques. Ceux que nous invitions à notre table se montraient pleins d'esprit et d'agrément. Ce n'est que lorsque je vis des hommes plus âgés, barbus et bedonnants, esquisser des gestes équivoques sur ces Adonis qu'un dégoût semblable à celui de Sainte-Menehould me monta aux lèvres. Je fus, certain soir, sur le point de le formuler avec une fureur indignée, quand M. de J... me désigna dans l'assistance complice une dizaine de personnalités connues, dont un sous-secrétaire d'Etat, deux magistrats, un médecin célèbre et un littérateur en vue. Cet imposant voisinage ébranla, je l'avoue, mon jugement. Je me demandai si ce n'était point prétention de ma part d'estimer vile une chose que des hommes honorés goûtaient d'une manière aussi démonstrative. Je pris cette remarque pour règle et, dans l'avenir, je m'abstins rigoureusement de porter des sentences péremptoires sur des conceptions ou des faits qui se trouvaient acceptés différemment par ce qu'on est convenu d'appeler l'élite de la société. " (p 99 et 100). Avant d'aller aux fumerie, il évoque en deux mots aussi un cabaret où Emilienne d'Alençon, habillée, coiffée et chaussée d'hermine, menait la ronde en compagnie du tragédien De Max, arbitre des élégances. " (p 105). Paris : Edition Denoël, 1939, 205p.

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PY, Olivier. Paradis de tristesse. Dustan a rendu populaire la littérature gaie des back rooms. Mais il est souvent lassant à lire, et je préfère Denis Cooper. Quand j'ai commencé ce livre, j'ai mis un chapitre à y rentrer  mais quelle puissance, quelle splendeur ! Il y avait belle lurette que je n'étais pas tombé sur de la LITTERATURE ! C'est fabuleusement fort et décalé. Je ne sais pas si c'est à mettre entre toutes les mains - il ne faut pas se fier au côté pouff de la quatrième de couverture (ah les Actes Sud, ont-ils eu peur ?) - et j'aimerai avoir l'avis de quelqu'un(e) de très éloigné(e) de ce milieux, mais j'ai lu un nouveau Genet, si si ! On me dit en plus que l'auteur est connu pour son théâtre, ses chansons travesties enfin plein de queereries !!!! ... L'action se passe au Trap, ce bar légendaire parisien (et non pas le mien rennais de 86 à 88)  rue Jacob qui resta dans le Paris des années Sida une des seules Back-room ouvertes. Le quartier décalé, la baise, ( ici poussée à fond, coprophagie, uro, sado masochisme jusqu'à la mort), les vieux homos célèbres, les beautés inaccessibles, et Dieu ; tout est posé comme le décors éternel de l'amour, de la mort... C'est con ce que je dis, j'arête là, mais je n'avais pas lu aussi fort depuis longtemps ! Extraits :  "Le Trap était un piège, l'idée d'être un gibier s'accorde avec la cynégétique de la nuit, l'idée d'un cloître terrible à l'exigence colérique qui impose le silence, l'abandon, l'oubli, est plus puissante que tous les décors érotiques de pacotille. Les chasseurs et les moines sont de la même espèce, la fusion virile est leur liturgie, ils chassent le grand silence ; l'alliance renouvelée avec les cosmos. " (p 30). "A ce moment des connaissances médicales, un baiser même était fatal, arrivant à vingt ans dans la Cythère du plaisir je n'avais pas d'autre choix que d'admettre une mort probable, imminente. Deux années durant je me suis donné entièrement avec la certitude d'en mourir avant trente ans. Cela me baignait dans une mélancolie obsolète, une raison de vivre se dessinait en ocres laissés, dans ce paysage de forêt brûlée. De grandes tristesses s'abattaient, orages passagers, on appartenait à la caste magnifique des damnés, rien n'aurait su m'interdire le monde, j'allais au-devant du danger, je buvais le poison merveilleux, l'oeil révulsé de joie, brûlant adepte des romantismes minables. Tout avoir aujourd'hui, demain appartient aux rêves écornés, il faut se crucifier du temps que la chair est jeune, etc. je cherchais, en montant et descendant l'échelle de Jacob, à avilir ce jeune corps blanc et sucré, la bourgeoisie a de ces fruits étranges, qui pourrissent plus vite que les autres " (p 45). " Je songe alors qu'il n'a sorti sa queue que pour la montrer. Il ne l'a pas branlée, n'a pas voulu que je le suce. Il m'a montré sa queue. Il m'a montré qu'il était le maître, simplement en exhibant sa queue, en me l'interdisant, qu'il n'ait pas bandé vraiment accentuait la force rituelle de son geste, il me présentait, présenter est le verbe juste, sa puissance, et je m'étais agenouillé devant sa puissance. " (p 87). " Je ne comprends pas. Jamais je n'ai été plus proche de dieu qu'en entrant au Trap, qu'en m'offrant à la nuit dont Pascual était le grand ordonnateur.  "A quoi le sais-tu ? - Je rendais grâce." "(106). "Certitudes dérisoires, le désir de l'autre n'est pas hermétiquement séparé du nôtre, c'est le même démon qui présente d'un côté sa face rose et de l'autre son trou noir; " (p 110). " Les ennemis d'autrefois nous sont chers que ceux qui ne nous connaissent aucune origine. Appartenant à notre histoire, ils appartiennent à notre nostalgie, c'est-à-dire à une forme de tendresse involontaire, la couleur exacte des tentures vertes quand le soleil les a mangées." (p240). Bon à vous de lire... Actes Sud, 2002, 253 pages. (24 06 2005)

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PYERRE, Jacques. Les Embrassades. Un petit roman qui se voulait sans doute érotique et qui raconte les pérégrinations d'une folle amatrice de grosses queues à travers l'Europe et l'Afrique. Rigolo ! " Je n'eus pas autour de mon berceau les bonnes et les mauvaises fées comme chez la Comtesse de Ségur, mais tout autour de ma ville, dans ce Maroc, où je suis né, les minarets phalliques sous l'ombre desquels je marchais à longueur de journée, ombres qui dessinaient dans toute la cité de splendides roses des vents dont les points cardinaux étaient les plus belles bites qu'un petit garçon qui commençait à les aimer, pouvait rêver." (p 17). "L'instinct, le flair, qui ne me quittèrent jamais tout au long de ma vie pour ce genre de choses me firent aller vers un petit bar, non loin de la gare, où j'avais repéré alentour quelques créatures voyantes qui n'avaient pas l'air de chaisières d'église ni de rosières normandes. J'étais dans un bar de tantes; mon premier bar de tantes." (p 49). Cette comparaison originale : "sa bite jaillit hors de son slip comme une truite sur la berge". (p 160). Et ses limites : " Je parle du temps béni où la police avait bien d'autres choses à faire qu'à s'occuper des malheureuses tantes; il y avait moins de vols et de viols, les tantes comme chacun le sait, se chargent d'apaiser n'importe quels appétits. C'est au fond une solution au problème démographique; envoyez aux Indes quelques-unes de mes confrères et je vous garantis que le taux de natalité baissera dans de sérieuses proportions. Quand une maison est envahie par les rongeurs, ne mets-on pas partout des tapettes? " (p 43). L'anecdote du lit p 52, est à mourir : il baise et  s'endort dans le lit d'une  boutique de meuble avec le vendeur pendant la nuit. L'ouverture du rideau étant automatique, ils se retrouvent le matin en vitrine !. Paris, Jérôme Martineau, 1969, 179p. La jaquette, représentée ici est non signée.

Il cite p 49 un deuxième livre de lui : La Mille et deuxième nuit

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