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Jacques Ars

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DELARUE-MARDRUS, Lucie
Ma dernière intervention sur cette page date du le 9 Février 2006

DELARUE-MARDRUS, Lucie (Honfleur 1880-Château-Gontier 1945).

Voici ce qu’en dit Liane de Pougy dans Ses Cahiers Bleus (19 sept 1932, p 280) « Lu un article assez joli sur Lucie Delarue-autrefois Mardrus. Elle est adorable, enfantine, oui, elle a de grands regards bien ouverts qu’elle pose sur vous avec ardeur et étonnement. Peu faite pour les choses pratiques de la vie elle s’en tire cependant très bien grâce à son talent qui la rend indépendante et à son amour du travail. Elle est humaine dans le joli sens du mot, a su réunir autour d’elle quelques dévouements et les êtres qui lui sont voués et dévoués elle sait les rendre parfaitement heureux. Elle publie trois romans par an, en feuilletons d’abord puis en volumes. Vous la croyez en train de donner des conférences en Europe centrale et vous apprenez qu’on l’a applaudie à Barcelone. Elle sculpte, monte à cheval, aime une femme puis une autre, et encore une autre. Elle a –heureusement- pu se libérer de son mari et depuis cette expérience n’a jamais entrepris un second mariage ni la conquête d’un autre homme ».

Poésie :

Occident. Bibliothèque Charpentier. Ferveur. Bibliothèque Charpentier. Horizons. Bibliothèque Charpentier. La Figure de Proue. Bibliothèque Charpentier. Par Vents et marées. Bibliothèque Charpentier. A maman. Bibliothèque Charpentier. Souffles de tempêtes. Bibliothèque Charpentier. Poèmes mignons pour les enfants. Gédalge. Les Sept douleurs d'Octobre. Ferenczi et fils. Mort et printemps. Mesein.

 

Romans :

Marie Fille-mère. Bibliothèque Charpentier.

Le Roman de six petites filles. Extrait des Mémoires : Dans ce livre, la trame du roman est complètement inventée, les noms, sauf ceux des chiens, sont changés, ainsi que le lieu ; j’ai mêlé souvent des souvenirs de Honfleur à ceux de Saint Germain, et concentré en une unique gouvernante les quatre ou cinq qui se succédèrent pendant cette période ; mais tout ce qui concerne les enfants est exact jusque dans les plus petits détails. »  référence plus haut, p 34. Paris : Bibliothèque Charpentier, 1948 pour le quatorzième mille, 236p. Sorti aussi en Select Collection N° 64 chez Flammarion, 1925, 62p.

L'Acharnée. Bibliothèque Charpentier. Tout l'amour. Bibliothèque Charpentier. La Monnaie de singe. Bibliothèque Charpentier. L'Inexpérimentée. Bibliothèque Charpentier. Paru dans la Select-Collection de Flammarion en 1933, 69p.

Douce moitié. Bibliothèque Charpentier. Un Cancre. Bibliothèque Charpentier. Un Roman civil en 1914. Bibliothèque Charpentier. Deux Amants. Bibliothèque Charpentier. L'Ame aux trois visages. Bibliothèque Charpentier. L'Ex-Voto. Bibliothèque Charpentier.

Amanit. Bibliothèque Charpentier. Paru dans la Petite illustration en trois épisodes, le 8, 13 et 20 avril 1929, illustré par Decaris.

Comme Tout le monde. Taillandier.

Toutoune et son amour.   Une petite fille laide est abandonnée dans un manoir normand par ses parents volages et mondains. Leur ruine et la guerre de 14 redonnent à Toutoune l'entier amour de sa maman :  « ...son corsage, où je cachais ma tête, était peut-être en satin. C'était lisse. C'était chaud comme un édredon. C'était parfumé comme un sachet » (p.10). Un style assez enfantin dans un univers très féminin. Référence de lecture : Paris : Albin Michel, 1930252p. 

L'Apparition. Ferenczi et fils. Le Pain blanc.  bois de Jean Buhot. Paris : Ferenczi et fils, 1924, 158p. Les Trois lys. Ferenczi et fils. Le Chanteau tremblant. Ferenczi et fils. La Cigale.A. Fayard, 1924; Dans le Livre de demain avec des  bois de Renefer, 1940. La Mère et le fils. Bois de Robert Haardt. Paris : Ferenczi et fils, 1925, 174p. Graine au vent. Ferenczi et fils. La Petite fille comme ça. Ferenczi et fils. L'Autre enfant. Paris : Ferenczi et fils.  Rédalga. Paris : Ferenczi et fils, 1928, 243p. Le Beau baiser. Bois de Gérard Cochet. Paris : Ferenczi et fils, 1929. François et la liberté. Paris : Ferenczi et fils. Passions américaines. Paris : Ferenczi et fils. L'Enfant au coq. Paris : Ferenczi et fils. Chêne viel. Paris : Ferenczi et fils.

Hortensia dégénéré. Un petit roman un peu tarte mais si 1930 et si Honfleur... Un baron très parisien tombe amoureux d'une nobliarde normande complètement déchue en même temps qu'il épouse une riche américaine... Deux mondes qui s'affrontent vieille Europe, vieille race définitivement condamnée, et monde nouveau de l'Amérique, de l'argent. Petite soirée moderne en 1930, notez l'histoire des aisselles : " Les explosions et les coups sourds du jazz, que perce la plainte ricanante du saxophone embouché aux lèvres violettes d'un nègre hystérisé par la gesticulation des autres nègres ; l'indécence triste des couples collés, comme nous, sexe contre sexe ; la sorte d'épouvante en mineur dont la cadence catastrophique nous entraîne ; les femmes écourtées jusqu'au genou, dénudées jusqu'à la taille, avec l'animalité relevée de leurs aisselles sans manches ; le clinquant soudanais qui ceinture, à la naissance des cuisses, les voiles lâches qui vêtent à peine ; leurs cheveux rognés à la nuque comme si elles sortaient du bagne ou étaient des rescapées de la guillotine ; l'ocre, le rose mandarine de leurs joues, le tatouage saharien de leurs paupières, le rouge contre nature de leurs lèvres, les parfums violents qu'elles remuent ; les lumières aveuglantes qui les éclaboussent ; les joujoux d'enfants ou de gâteux qui circulent à travers le tourbillon lent, ballons rouges, poupées, colifichets ; les petites balles de toutes couleurs qui se lancent brutalement et sans joie d'une table à l'autre ; la décoration barbare de ces endroits, -quel satanisme l'autre monde serait cet ensemble aux yeux ressuscités, par exemple, d'un Alfred de Musset, représentant blasé des pires folies de son époque ? Il croirait simplement qu'il se réveille en enfer." (47).  Paris : les Oeuvres libres, juillet 1925. aussi chez Ferenczi et fils, 1929, 237p.

Anatole. Bois de Barthélemy. Ferenczi et fils, 1932, 166p. A Côté de l'amour. Ferenczi et fils.

L’Ange et les pervers. Un petit ouvrage assez rigolo, même si l'écriture ne fait pas d'éclat . Un "Oeuf Clair" -dit-elle pour un hermaphrodite-, vit en femme -Miss Hervin- avec des lesbiennes et en homme -Marion de Valdeclare-  avec des pédés, sans avoir jamais de relations sexuelles. Une grossesse non voulu chez une amante de ses amies, et une visite chez la misérable nourrice de l'enfant lui permet d'accéder à l'impossible : la maternité. "Voilà ! Vous m'intéressez parce que vous êtes des oeufs clairs, vous savez, des oeufs stériles ? J'ai du goût pour ça, c'est tout. Ca m'amuse de voir dans Paris des femmes qui font les hommes et des hommes qui font les femmes, parce que, les faux hermaphrodites, il n'y a rien pour moi de plus rigolo sur la terre ! " (p46). J'ai noté cette phrase : " Le mot foule était le vrai féminin de fou" (p 82). Et page 152 et suivantes une homasse assez drôle. (Décembre 2002) Paris, Le Livre moderne illustré, 1930. Extrait des Mémoires : « J’y ai longuement analysé, décrit, et Natalie (Barney) et la vie à laquelle elle m’initia, vie où ce ne fut que beaucoup plus tard que je finis par ne plus jouer que le rôle insexué de l’ange. »  p144.

Une Femme mûre et l'amour. Bibliothèque Charpentier.

Le Château tremblant. Bibliothèque Charpentier.

L'Amour à la mer. Lemerre.

Deux Amants. Paris : Bibliothèque Charpentier, 1934, 308p

L'Amour attend. Paru dans la Petite illustration en trois épisode, le 14, 21, 28, Mars 1936, illustré par J. Simont.

Roberte. Paris : Ferenczi et fils.

Fleurette. Paru dans la Petite illustration en trois épisodes, le  20, 27 août et 3 septembre 1938, illustré par L.-P. Pouzargues.

L'Homme du rêve. Paris : Collection Pour oublier la vie, 1939, 223p.

La Girl. Paris : Le livre moderne illustré, Ferenczi et fils1939.

Verteil et ses amours. Paris : Editions Self, 1945, 217p.

Le Roi des reflets. Ferenczi et fils, 1945, 232p.

Graine au Vent. Paris : Collection Pour oublier la vie, 1955, 22p.

 

 

Biographies :

Mes Mémoires. Les témoignages lesbiens sont assez rares pour être notés. Surtout que l’ouvrage est très intéressant, au moins jusqu’à la guerre de 14, et ses premiers émois amoureux pour les femmes. Après elle reste assez fidèle, de 15 à 29, à une de ses voisines, Chattie. Née à Honfleur qu’elle adore, d’un père grand avocat parisien spécialisé dans l’assurance maritime, elle a 5 sœurs et décrit les principaux événements  de sa vie dans les romans qu’elle cite souvent ici. A la différence de ce que dit Liane de Pougy  plus haut, elle ne semble pas du tout en vouloir à son brillant époux. Quelques notes : Sarah Bernard : p 104 ; Son mariage avec les quatre seuls fiacres automobiles existant alors à Paris : p117 ;  Jarry : p 127 ;  Philippe Crouzet : p 250 ; Colette : p 141 ; Renée Vivien : p 143 et suivantes, avec Evelina Palmer et Natalie Barney ; Se couper les cheveux en 1923 : p 260 ; et son retrait à Château Gontier à 62 ans : p327. Extraits :  « Car ce droit d’asile de ses bras refermés sur moi, sa douceur, sa tendresse alors que j’étais honnie, c’était tout ce que la vie nous refuse quand nous sommes trop malheureux. »  (p 23). « A la noce de ma sœur (trois jours de festins et de fêtes) une dame du pays, étrange personnage, dont j’ai dessiné la silhouette dans un de mes derniers romans, suscita à nouveau mon romantisme et fit oublier celle que je regrettais. J’étais certainement née avec le tempérament de mon père qui, sur un tout autre terrain de chasse, abandonnait volontiers un premier gibier sentimental pour se mettre à la poursuite du second. » ( p 71). Sur Jean Lorrain p 127 : « Un jour, à je ne sais quel déjeuner, je me vis à table à côté de Jean Lorrain, l’un des plus grands admirateurs des Mille et Une Nuits et de leur traducteur (son mari), et qui ne cessait s’en parler dans son journal. Je garde au fond de mes oreilles la remarque qu’il fit soudain devant tout le monde : -Mme Mardus n’est pas coquette. Elle ne rit pas pour montrer ses belles dents, mais parce qu’elle a envie de rire.  Ses cheveux teints, déteints et reteints finissaient par être tricolores. Fardés, ses gros yeux débordants et glauques, semblaient prêts à tomber dans son assiette. Il racontait des choses compliquées auxquelles il mêlait une érudition assez incertaine, prenant, par exemple, le mot incunable pour un synonyme de pédéraste. ». Sur Robert de Montesquiou, p 129 et suivantes :  « Car il était persuadé de laisser un grand nom à la postérité, qui n’attendit même pas son enterrement pour l’oublier, car nous fûmes juste sept pour le mener au cimetière de Versailles où, marbre noir sans aucune inscription, sa précieuse sépulture, dans laquelle l’attendait son cher Yturri, reste, de par son étrange vouloir, anonyme. La mort de Yturri, survenue quelques années auparavant, ne fut pas moins digne. Atteint du diabète et souffrant terriblement, il s’arrangea pour rester jusqu’au bout agréable à regarder, et mourut paré, fardé, calamistré, gracieusement étendu sur des coussins, revêtu d’une robe asiatique, et l’éventail à la main. » (p131). Pour ceux que la suite intéresse, elle est racontée par Natalie Barney, dans Souvenirs Indiscrets. Elle eut pour dernière amie Victoria, qu’elle suivit dans la déconfiture physique et financière ; elle mourut, oubliée même de son premier mari en 45. Paris : NRF, Gallimard Hors série, 1938, 332p, 140x205.

 

Divers :

voir aussi : WILDE, Oscar. Les Amours d'Oscar Wilde  Flammarion.

Embellissez-vous. Editions de France.

Sainte Thérèse de Lisieux. Etude Hagiographique

Le Cheval. Paris : Collection la femme à la page, Nouvelle société d'édition, 1930.

Le Bâtard. Vie de Guillaume Le Conquérant

Le Far-West d'aujourd'hui. Fasquelle.

Eve Lavallière. Albin Michel. Rouen. Rouen : Henri Defontaine. L'Amérique chez elle. Editions Albert. Up to date, essai sur la jeunesse française contemporaine. Roger Allou.

El Arab, L'Orient que j'ai connu. Edition Lugdunum, 1946, 263p.

 

 

Conférences :

Conférence sur les chansons normandes. Paris : Journal de l'Université des Annales, 15 Aout 1919.

 

 

fiche refaite le 1 juin 2003

 

Témoignages :

HARRY, Myriam. Mon amie Lucie Delarue-Mardrus.  Agréable souvenirs sur Lucie (appelée la Princesse Meringue ou Sitt loza ), de ses voyages en Orient chez la princesse Nazli à la fin de sa vie au 108 de la Grande Rue de Château-Gontier, où elle retrouve  au dernier moment un semblant de gloire et d'argent avant de mourir, accompagnée par le fils adoptif de Myriam et de son mari peintre ( le Katkout), François Perrault-harry. Il y a même une histoire d'amour avec Philippe Pétain, qui la demande en mariage en 1898. (page 72), ou une scène assez cocasse où elle joue le Phryné à 60 ans dans un atelier d'artiste : "Avoir à près de soixante ans, le corps impeccable d'une adolescente ! Etre admirée par des connaisseurs ! " (p 112), et ses nombreuses amies, dont la logeuse Chattie, le tout avec beaucoup de photo de ses tableaux, de ses réalisations, comme "les éditions du tiroir" pour ses petits livres uniques qu'elle fabriquait à la fin de sa vie, malgré ses rhumatismes ;  et beaucoup de ses petits poèmes que personnellement je trouve un peu mièvres mais bon, je n'ai retenu que celui là où elle parle de sa mort :

 

 

Ma canne, troisième jambe,

Sans quoi je risque de flancher,

Frappe en avançant le plancher

Sur un gaillard rythme d'ïambe.

 

Ainsi tiens-je à scander mon pas,

mon triste pas comme un poème,

Tout en convenant en moi-même

qu'il vaudrait mieux scander le glas " (p 183)

 

Ariane, 1946, 210pages. (9 2 2006)

Livre en vente de Lucie Delarue-Mardrus

 

 

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